Une période sombre pour le monde apicole
Le début de saison 2022 fut extrêmement difficile pour les apiculteurs et apicultrices du Québec. Le taux moyen de perte a atteint 50 % selon le rapport préliminaire de l’Association canadienne des professionnels en apiculture. Beaucoup de moyens de communication (communiqués de presse, conférences de presse, entrevues médias, etc.) ont été déployés au mois de mai afin de sensibiliser les gouvernements et la population à notre réalité et aux conséquences pour les autres productions dépendantes de la pollinisation. Malheureusement, à ce jour, aucun gouvernement n’a annoncé une aide directe et cela demeure difficile à comprendre si l’on considère que notre secteur génère 500 M$ de revenu pour la sphère agricole.
Le fonds d’assurance récolte sera déficitaire en 2022 et j’appréhende les nombreux défis à relever pour maintenir une protection adéquate pour les apiculteurs. La Financière agricole du Québec annonçait récemment la création d’une aide spécifique (Programme investissement croissance durable) pour trois productions qui connaissent des difficultés (bovine de boucherie, ovine et caprine), mais cette fois encore, l’industrie apicole a été oubliée, et ce, malgré tous nos efforts pour accéder à ce programme amélioré. Le 21 juin dernier, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, André Lamontagne, annonçait une aide de 3 M$ sur trois ans pour le plan d’intervention pour la protection des pollinisateurs en milieu agricole. Ce plan, quoique bénéfique pour ces derniers, n’apporte aucune aide immédiate aux intervenants de notre secteur. En fait, toutes les productions auront accès à cette mesure, mais notre industrie, fortement affaiblie actuellement, n’en tirera aucun avantage à court et moyen terme.
Alors, si nous ajoutons à cela le printemps froid et pluvieux qui a également affecté la performance des ruches, vous comprendrez le désenchantement qui m’habite au moment de conclure ce texte. Enfin, souhaitons que l’été se montre à la hauteur de nos espérances.