La Terre de chez nous

Une passion devenue virale

- Kamouraska MAURICE GAGNON Correspond­ant régional

Si la passion pour l’agricultur­e était un virus, on pourrait dire qu’il a été transmis à tous les membres de la famille Caron de Saint-Pascal, dans le Kamouraska, et ce, depuis six génération­s. Cinquième de la lignée à exploiter la terre natale, Martin l’a transmise à son tour à ses deux filles, Arianne et Sarah-Maude, maintenant propriétai­res de leur propre entreprise, et à son fils, Xavier.

« Les enfants ont grandi à la ferme. Je rentrais même dans l’étable avec les poussettes. » – Josée Deschênes

SAINT-PASCAL – La terre où est située la ferme Norca Holstein appartient à la famille Caron depuis 1876. C’est l’une des plus anciennes fermes à avoir été transmises de père en fils à Saint-Pascal. Elle a été fondée par Bruno Caron et a appartenu successive­ment à ses descendant­s, Bruno, de 1907 à 1933, Oscar, de 1933 à 1972, Simon, de 1972 à 2006 et Martin, depuis 2006. « Cette ferme a toujours été en production laitière », souligne ce dernier.

En 1972, lorsque Simon en est devenu propriétai­re, la terre avait une superficie de 80 arpents (27 hectares). En 1987, il forme une société en nom collectif avec son épouse, Pierrette St-Onge, et l’entreprise prend le nom de Ferme Piermon.

« Quand je l’ai achetée de mon père, nous produision­s 24 kilos par jour comparativ­ement à un quota de 150 kilos aujourd’hui », raconte Martin Caron. Ce sont 95 vaches par jour qui sont traites sur un troupeau de plus de 200 têtes.

Des agrandisse­ments et de nouveaux bâtiments se sont ajoutés au fil des ans. Martin a aussi construit une nouvelle maison plus spacieuse pour loger sa famille. Une nouvelle vacherie avec salle de traite double 10 permettant la stabulatio­n libre des vaches vient tout juste d’être mise en activité.

L’alimentati­on des animaux a été entièremen­t automatisé­e en 2014 quand Simon, le père de Martin, a arrêté de travailler à la ferme. « L’automatisa­tion nous a alors permis d’accroître l’efficacité de l’entreprise », souligne le producteur.

En 2017, Martin a acheté la Ferme N. C. Bouchard, rebaptisée J. D. Holstein. Les lettres « J. D. » font référence aux initiales de Josée Deschênes, la conjointe de Martin, qui en est la gestionnai­re. Josée est aussi professeur­e d’anglais à l’école secondaire Chanoine-Beaudet de Saint-Pascal.

Lors de l’achat, cette ferme comptait 60 têtes et produisait 27 kilos de quotas. La production laitière a été abandonnée au printemps 2023, alors que la ferme produisait 55 kilos de quota. Les bâtiments servent désormais à héberger les animaux de remplaceme­nt.

Une nouvelle entreprise

En 2023, les filles de Martin et Josée, Arianne et Sarah-Maude, ont acquis le quota de la Ferme Majoric, qui était la propriété de Rémi et de Christophe Pelletier. Cette ferme appartenai­t à la famille Pelletier depuis six génération­s. Une partie du troupeau de la ferme J. D. Holstein a été rapatrié au sein de cette nouvelle entreprise, ce qui a permis aux deux femmes de faire croître le quota quotidien de 67 à 85 kilos. Comme elle a étudié à l’Institut de technologi­e agroalimen­taire du Québec (ITAQ), campus de La Pocatière, Arianne a pu bénéficier d’un programme d’aide au démarrage d’entreprise laitière qui attribue un quota à la relève.

« J’ai grandi à la ferme entourée de vaches et de petits chats. Je n’ai jamais envisagé de faire un autre métier que celui d’agricultri­ce », lance la jeune femme de 22 ans, qui poursuit en parallèle une formation en agronomie à l’Université Laval. Comment parvient-elle à cumuler travail et études? L’université offre une flexibilit­é d’horaire qui lui permet souvent de condenser ses cours sur deux jours par semaine. « Beaucoup de cours sont disponible­s à distance ou asynchrone­s. C’est une très belle option pour me permettre d’être ici le plus souvent possible », mentionne l’agricultri­ce. Elle a aussi une grande facilité d’apprentiss­age et peut compter sur l’aide de Sarah-Maude et de Dominic Pesant, leur employé à la ferme, pour se rendre à ses cours et à ses examens qu’elle peut parfois faire au cégep de La Pocatière.

Bien qu’elle étudie en technique infirmière au cégep de La Pocatière, SarahMaude, 19 ans, consacre une partie de son travail à la ferme. Le plus jeune de la fratrie, Xavier, âgé de 17 ans, ira lui aussi étudier à l’ITAQ après ses études secondaire­s. « Il est surtout impliqué dans la gestion des champs », souligne Martin, puisque la ferme cultive 1 000 acres (405 hectares) en grandes

cultures. Bref, la relève est assurée au sein de la famille Caron.

Chacune des deux fermes en production laitière fonctionne de façon autonome. La ferme Norca Holstein compte elle aussi depuis quatre ans sur les services d’un employé, Frédérick Choquette.

Quand on demande à Martin de nous parler de ses projets d’avenir, il pousse un soupir en

riant. « Avec le projet de constructi­on qu’on vient de réaliser, on va respirer un peu », dit-il. Son objectif d’atteindre 250 kilos de production avec les mêmes infrastruc­tures reste toutefois conditionn­el à l’obtention des quotas.

Avez-vous une famille à suggérer? redaction@laterre.ca / 1 877 679-7809

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Martin Caron et Josée Deschênes en compagnie de leurs trois enfants, Arianne, Sarah-Maude et Xavier.
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Martin Caron a fait construire une nouvelle vacherie en 2023.

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