La Terre de chez nous

Maîtres-éleveurs après des années de passion et de travail

- CAROLINE MORNEAU cmorneau@ laterre.ca

Douze producteur­s laitiers du Québec ont réalisé l’exploit de devenir Maîtres-éleveurs Holstein pour l’année 2023, soit la meilleure récolte de tous les temps pour la province. De ce nombre, neuf ont obtenu le prestigieu­x titre pour la première fois, après des années de travail.

« Ce qui nous rend le plus fiers, c’est d’avoir réussi à développer des familles de vaches. Il y en a qui en achètent, mais nous, on voulait s’essayer avec nos vaches à nous. On se demandait si on était capables d’amener notre troupeau là », témoigne Régis Lepage, copropriét­aire de la Ferme Jolipré Holstein, dans le Bas-Saint-Laurent. Ce producteur de Saint-Moïse raconte avoir amélioré progressiv­ement la génétique de son cheptel sur six génération­s de vaches depuis les années 2000 avant de devenir Maître-éleveur pour la première fois, le 13 janvier. En cours de route, sa ferme avait aussi été couronnée championne de la qualité du lait d’Agropur à trois reprises, de 2016 à 2018.

« Pour moi, tout est lié. L’objectif, c’est d’avoir des vaches solides, en santé, qui vont produire du lait de qualité. Ce sont des détails et de la constance. C’est de tout le temps vouloir s’améliorer et bien utiliser ses outils pour corriger les défauts. »

Un grand honneur, sans être un but

Pour le propriétai­re de la Ferme Beaudoin Bégin, en Abitibi-Témiscamin­gue, Fabien Beaudoin, le titre de Maître-éleveur est un grand honneur qu’il affirme, en revanche, ne jamais avoir cherché à obtenir à tout prix.

« Ma mère, c’était son rêve. Depuis que je suis jeune, c’est comme la Coupe Stanley pour un producteur de lait. Moi, quand j’ai appris que je l’étais cette année, j’étais plus que content, mais je ne me levais pas le matin en me disant : ‘‘Je vais être Maître-éleveur’’ », témoigne ce passionné d’élevage de Palmarolle.

Ce dernier adore prendre soin de ses animaux et avoir de belles vaches, mais accorde aussi beaucoup d’importance à la rentabilit­é de la ferme. « Ici, les vaches sont productive­s; elles durent longtemps dans le troupeau. Pour [obtenir le titre de Maître-éleveur], ça prend la passion. Si tu n’aimes pas ce que tu fais, ce n’est pas quelque chose que tu peux avoir. Ça prend du temps avant d’avoir de bons résultats. C’est du temps à l’étable. Moi, je me lève à 4 h et je finis à 7 h le soir, tous les jours. »

Relève à la Ferme Ginel, également honorée pour la première fois cette année, Benoît Gherardi compare

l’obtention du titre de Maître-éleveur à un marathon, qui est le résultat, en ce qui le concerne, de plusieurs années de travail pour améliorer la longévité du troupeau. « C’est une consécrati­on, d’une certaine façon, mais je ne peux pas dire que ça a toujours été un but. À force de recevoir des rapports, en s’améliorant constammen­t, on s’est rendu compte que c’était un objectif atteignabl­e », indique ce producteur de SaintIgnac­e-de-Stanbridge, en Estrie. « Nous, notre force, c’est la conformati­on des vaches. On a de très bonnes classifica­tions depuis plusieurs années. Il nous manquait la production quotidienn­e, qui était un peu notre faiblesse, mais en contrepart­ie, on essaie de faire durer les vaches le plus longtemps possible, pour qu’elles produisent longtemps », explique celui qui mise notamment sur le confort des animaux, tous logés sur litière accumulée de paille.

Le titre de Maître-éleveur qu’il obtient finalement est pour lui l’équivalent d’être intronisé au Temple de la renommée du hockey. « Ça va nous suivre et faire partie de nos meilleurs souvenirs d’éleveurs », dit-il.

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Vincent Gherardi (à gauche) et son frère Benoît (à droite) prennent la relève de la Ferme Ginel. Ils sont ici photograph­iés avec leur conjointe respective, Sophie Poirier et Marie Eve Dubuc.
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Les copropriét­aires de la Ferme Jolipré Holstein, Régis Lepage et Marie-Josée Turcotte, ont travaillé à l’améliorati­on de leur troupeau sur six génération­s de vaches, avant de devenir Maîtres-éleveurs pour la première fois.

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