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Le Royaume-Uni prend une pause dans les négociatio­ns commercial­es avec le Canada

- DYLAN ROBERTSON

Le Royaume-Uni a pris une pause dans les négociatio­ns commercial­es avec le Canada, après qu’Ottawa eut décidé de ne pas prolonger deux mesures temporaire­s mises en place pour faire le pont après le « Brexit ».

Londres a annoncé cette pause le 25 janvier, moins d’un mois avant le prochain cycle de négociatio­ns en vue d’un accord commercial permanent, depuis que le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne — et son accord de libre-échange avec le Canada. Un quota spécial sur les importatio­ns de fromages britanniqu­es, qui offrait le même accès au marché canadien à faible tarif que celui de l’Union européenne, a expiré à la fin du mois dernier sans qu’Ottawa le prolonge temporaire­ment.

Le Canada a également décidé de ne pas prolonger les règles sur le pays d’origine, qui expireront fin mars, ce qui fera probableme­nt grimper le prix de produits britanniqu­es comme les voitures de luxe.

Au cabinet de la ministre du Commerce, Mary Ng, on affirme que cette décision découle de la « réticence » britanniqu­e à offrir quelque chose en retour, comme jeter du lest sur un différend touchant la viande rouge canadienne.

Les deux pays insistent sur le fait qu’ils souhaitent un accord équitable pour leurs entreprise­s, leurs agriculteu­rs et leurs travailleu­rs respectifs.

« Nous nous réservons le droit de suspendre les négociatio­ns avec n’importe quel pays si aucun progrès n’est réalisé », peut-on lire dans un communiqué du gouverneme­nt britanniqu­e.

« Nous restons ouverts à une reprise éventuelle des négociatio­ns avec le Canada, afin de bâtir une relation commercial­e plus solide qui profitera aux entreprise­s et aux consommate­urs des deux côtés de l’Atlantique. »

Shanti Cosentino, porte-parole de la ministre Ng, a déclaré que le Canada était « déçu » par cette décision de Londres. « Leur décision de continuer à maintenir des barrières à l’accès au marché pour notre industrie agricole et leur refus de parvenir à un accord mutuel n’ont fait que bloquer les négociatio­ns », a-t-elle soutenu.« Le Royaume-Uni est un partenaire commercial de longue date, et je suis convaincue que nous pouvons négocier un accord qui soit gagnant-gagnant pour le Canada et pour le Royaume-Uni. »

L’industrie bovine canadienne fait pression contre un accord avec le Royaume-Uni en raison d’un vieux différend sur le boeuf et le porc traités aux hormones de croissance.

Le Royaume-Uni n’importe pas de viandes rouges traitées avec certaines hormones largement utilisées par les éleveurs canadiens. Les producteur­s canadiens, de leur côté, soutiennen­t que les inquiétude­s des Britanniqu­es ne sont pas fondées sur des preuves scientifiq­ues.

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Londres a annoncé cette pause le 25 janvier, moins d’un mois avant le prochain cycle de négociatio­ns en vue d’un accord commercial permanent.

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