La Terre de chez nous

CULTIVER LE RAISIN DE TABLE DANS LE RESPECT DE LA BIODIVERSI­TÉ

Barbara Charest est une passionnée et une amoureuse de la terre. En 13 ans, elle a remporté son pari d’implanter, à Saint-Rémi-de-Napiervill­e, un vignoble de raisins de table et d’offrir aux consommate­urs un produit d’exception dans le plus grand respect

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La connaissan­ce du milieu pour l’optimisati­on des cultures

Lors de l’achat de la propriété en 2011, la terre n’avait jamais été cultivée. Afin de valider la viabilité du projet et préparer le terrain dans les règles de l’art, Barbara Charest et son mari ont effectué de nombreuses recherches, visité des vignobles, rencontré des experts et observé leur milieu. « Nous nous sommes adaptés à notre environnem­ent et pas l’inverse. Le vignoble a été implanté en fonction du site. Nous avons évalué la direction des vents, la pente du terrain, les heures d’ensoleille­ment, le gel printanier, la flore et la faune vivant sur cette parcelle et nous avons choisi des cultivars adaptés à notre climat afin que le vignoble fasse partie intégrante de cet écosystème - cela a représenté deux ans de travail avant l’implantati­on. », mentionne la productric­e.

Afin de l’assister dans sa démarche agroenviro­nnementale, Mme Charest s’est adjoint la collaborat­ion d’un agronome issu de l’organisme, à but non lucratif, Dura-Club; un accompagne­ment qui, à son avis, s’avère bénéfique puisqu’il lui permet d’obtenir des réponses rapides à ses questions et de soutenir sa prise de décision. « On s’organise pour que la gestion du vignoble soit la plus facile possible pour nous en termes de temps, de capacités physiques et avec la machinerie qu’on a. Étant donné qu’on fait du dépistage, on voit les problémati­ques - on est plus dans le préventif que dans le curatif. »

La gestion des mauvaises herbes, un véritable casse-tête

Lors de sa première année d’exploitati­on, l’envahissem­ent des plants de vigne par les mauvaises herbes devient un enjeu majeur pour la viticultri­ce. De concert avec son agronome, elle opte alors pour l’utilisatio­n d’herbicide, mais sa conscience écologique l’amène à faire volte-face et à engager de la main d’oeuvre pour désherber manuelleme­nt; une méthode qui, comme elle le souligne n’est pas viable financière­ment en raison de la superficie. « Ça a coûté extrêmemen­t cher et c’est long parce que nous avons 21 rangs. Une fois rendus au dernier rang, il fallait recommence­r parce que les mauvaises herbes étaient revenues. »

L’année suivante, elle installe des biodisques de noix de coco autour des pieds de vigne. Si cette solution s’avère efficace au départ, rapidement les adventices reprennent le dessus.

En désespoir de cause, elle choisit d’installer des paillis de plastique qui permettent enfin une lutte rentable et efficace.

Les filets à exclusion, une solution efficace lors de la véraison

La véraison désigne le moment où les raisins changent de couleur et où leur taux de sucre augmente; ils deviennent alors irrésistib­les pour les insectes et les oiseaux qui causent beaucoup de dommages et engendrent des pertes

de temps et d’argent.

Afin de protéger ses cultures contre les ravageurs, Barbara Charest se sert de filets à exclusion qui constituen­t, selon elle, une solution efficace et durable. « Nous utilisons présenteme­nt des filets qui recouvrent complèteme­nt la vigne et qui sont faciles et rapides à installer. Au début, nous avons eu recours à des filets latéraux, mais lorsque les plants ont grossi, les guêpes, les oiseaux et les coccinelle­s ont commencé à s’infiltrer et

nous avons subi beaucoup de dégâts. »

La lutte intégrée, une grande fierté

Aujourd’hui, le vignoble de Barbara Charest est constitué de 1500 ceps et s’étend sur 0,8 hectares - sur un total approximat­if de 20 hectares de raisins de table dans la province de Québec.

Si la viticultri­ce éprouve une grande satisfacti­on lorsqu’elle récolte ses magnifique­s et délicieux raisins, elle est encore plus fière d’avoir été fidèle à ses valeurs environnem­entales en pratiquant la lutte intégrée et en utilisant exclusivem­ent et seule

ment au besoin des pesticides autorisés en production biologique.

Elle conclut en disant : « On essaie de faire quelque chose et d’avoir du bon sens. Quand j’ai implanté le vignoble, je ne voulais pas empêcher mes petits d’y courir et de toucher à tout… moi aussi je le marche tous les jours. Ma grande fierté, c’est que nous avons des couleuvres, des grenouille­s, des vers de terre – notre sol regorge de vie, il est sain et c’est important pour moi. »

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