La Terre de chez nous

Des producteur­s ovins s’unissent pour la reconquête de l’Est

- MARTIN MÉNARD mmenard@

Un groupe d’éleveurs ovins hissent leurs armoiries et sonnent le clairon : ils veulent reconquéri­r leur production. Ils ont effectué le lancement, à la fin octobre, de la Reconquête ovine de l’Est-du-Québec, un concept semblable à une table de concertati­on qui vise à impliquer les éleveurs, les acheteurs, les MRC et d’autres intervenan­ts afin de redynamise­r toute la filière ovine.

« On fait face à des difficulté­s liées à la transition de nos entreprise­s, des difficulté­s de relève. On voit une forme de morosité qui a envie de s’installer chez les producteur­s, mais on ne veut pas laisser faire ça. Ce qu’on souhaite, c’est une prise en main par les gens du milieu, avec le but d’augmenter la production ovine et le nombre de fermes dans l’Est. Je suis convaincu qu’on est capables », exprime Alexandre Anctil, l’un des investigat­eurs de ce mouvement, lui-même producteur à Saint-Mathieu-de-Rioux, dans le Bas-Saint-Laurent.

Il indique que sa région a une longue tradition de production ovine. Elle compte environ 25 % de toutes les fermes ovines du Québec et produit 40 % des agneaux lourds de la province. Les possibilit­és d’accroître la production sont bien présentes, affirme-t-il. « Les acheteurs ont de la demande pour 1 400 agneaux lourds par semaine et on en produit 900; on pourrait augmenter de 50 % la production. Ça veut dire que pour ceux qui ont des projets, il y a de l’espace. L’ouverture est là. Oui, on a des défis, mais le produit trouve sa place. Ça, c’est extrêmemen­t intéressan­t », martèle celui qui est également président du Syndicat des producteur­s d’ovins du Bas-Saint-Laurent.

L’une des priorités est de resserrer les rangs du milieu ovin et de créer un tissu social qui stimulera le secteur. « On a l’histoire ici. Ceux qui ont tapé la trail pour profession­naliser la production ovine sont encore là. On a commencé à en sortir quelquesun­s, pour qu’ils nous inspirent, pour qu’ils nous donnent une perspectiv­e. Dans le fond, ce qu’on constate et qu’on ne voit pas au quotidien, ce sont tous les avancement­s qu’il y a eu au fil des époques dans notre production. C’est encouragea­nt », souligne M. Anctil, qui veut instaurer davantage de rassemblem­ents entre producteur­s, par exemple pour partager de l’informatio­n améliorant les techniques de production.

Prochaine étape

La prochaine étape, en avril, consiste à créer une structure de gouvernanc­e simple et efficace pour la Reconquête ovine de l’Est-du-Québec. Des sièges seront occupés par des producteur­s, mais aussi par différents intervenan­ts, dont les acheteurs.

Le comité a bon espoir d’obtenir éventuelle­ment une subvention pour embaucher un employé qui accélérera la démarche. Le regroupeme­nt concentrer­a ensuite son travail sur six axes, dont le démarrage de fermes ovines, la croissance des fermes existantes et le transfert des entreprise­s qui ont atteint cette phase. La profitabil­ité des fermes, qui n’est pas énorme, fera aussi partie des axes prioritair­es à améliorer. Alexandre Anctil a foi en la réussite du projet, disant que le bureau régional du ministère de l’Agricultur­e du Québec y croit aussi et s’implique avec fermeté. Il est également encouragé par l’abattoir régional de même qu’un important acheteur d’agneaux qui souhaite positionne­r davantage sa mise en marché sur la viande ovine de ce secteur du pays. « La Reconquête ovine de l’Estdu-Québec, ce n’est pas un appel à l’aide ni un SOS qu’on lance. On aime notre production et on veut juste que ça continue. On veut montrer qu’on est organisés et se positionne­r comme une destinatio­n intéressan­te pour quelqu’un qui veut venir s’établir », plaide M. Anctil.

 ?? ?? Alexandre Anctil et son groupe ont lancé la Reconquête ovine de l’Est-du-Québec. Ce mouvement, qui prendre la forme d’une table de concertati­on, a pour objectif d’augmenter la production ovine et le nombre de fermes dans leur région.
Alexandre Anctil et son groupe ont lancé la Reconquête ovine de l’Est-du-Québec. Ce mouvement, qui prendre la forme d’une table de concertati­on, a pour objectif d’augmenter la production ovine et le nombre de fermes dans leur région.

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