La peste porcine africaine sous contrôle en République dominicaine
Depuis la détection de la peste porcine africaine (PPA) en République dominicaine, en juillet 2021, puis en Haïti peu après, le Canada et les ÉtatsUnis continuent de s’impliquer activement sur le terrain pour aider les autorités locales à identifier les foyers d’infection et y intervenir afin d’éviter la propagation vers les autres pays.
« On arrive à mieux gérer maintenant. On dirait que ça stagne. C’est bon signe, mais ça change mensuellement, car ce n’est pas tout le monde qui déclare.
Ça, c’est un problème », rapporte JeanCharles Le Vallée, représentant canadien de l’Institut interaméricain pour la coopération en agriculture (IICA). Cet institut (voir texte ci-contre), dans lequel le Canada joue un rôle important, collabore depuis trois ans avec le gouvernement dominicain pour contenir la maladie et indemniser les producteurs touchés par la PPA. Les États-Unis s’impliquent aussi étroitement dans les efforts. Ils ont notamment donné 900 000 $, qui sont gérés à partir du Canada via le programme Procinorte, l’un des sept mécanismes techniques de l’IICA, mentionne M. Le Vallée. « Il s’agit d’un programme de recherche en santé animale pour appuyer les pays d’Amérique centrale et des Antilles », précise-t-il.
Le pari n’est d’ailleurs toujours pas gagné, selon le représentant canadien de l’Institut, puisque de nombreux pays des Antilles n’ont pas d’infrastructures et de biosécurité. « Cette crise de la PPA, c’est une occasion de fortifier tout le système, pas juste pour cette maladie. On peut diriger les investissements vers des solutions long terme pour renforcer la salubrité alimentaire », souligne-t-il.
Plus difficile en Haïti
Il mentionne par ailleurs que les actions pour limiter la propagation de la PPA sont plus complexes du côté d’Haïti, en raison de l’instabilité politique, mais également parce que le pays n’a pas de marché de commercialisation de grande surface. « On retrouve deux ou trois cochons dans la cour de chacun. Ce ne sont pas nécessairement des producteurs; c’est leurs animaux avec lesquels ils se nourrissent », illustre M. Le Vallée. Bien que la PPA soit déjà largement répandue dans ce pays, il y a « peu ou aucun effort par l’État pour contrôler et combattre la maladie », précise-t-il.
« On est plus petits que les Nations unies et plus agiles, je dirais, pour mettre en oeuvre des programmes de coopération technique pour l’agriculture. » –Jean-Charles Le Vallée