La Terre de chez nous

Les fourrages, la base de l’alimentati­on des chevaux

Partie 1 : le système digestif

- ERIKA DAVID-DANDURAND, AGR., M. SC. DANY CINQ-MARS, PH. D Dr YOUNÈS CHORFI, M.V., PH. D.

Les chevaux sont des herbivores monogastri­ques qui, lorsqu’alimentés avec des fourrages, développen­t rarement des problèmes. La masticatio­n des fourrages stimule la production de salive dont la quantité peut atteindre quatre fois celui du foin ingéré. La salive sert aussi de tampon à l’acidité de l’estomac.

Le cheval sécrète l’acide chlorhydri­que en continu dans son estomac. Toutefois, si les repas sont trop espacés, il se peut que l’estomac se vide ou que les aliments qui s’y trouvent deviennent saturés d’acide chlorhydri­que. Cette situation le prédispose à des ulcères. Pour contrer ce risque, il faut s’inspirer du comporteme­nt naturel du cheval, qui consiste à manger de petites quantités en continu. L’estomac se vide partiellem­ent lorsqu’il est rempli aux trois quarts. Ainsi, lorsque les repas sont fréquents, les particules alimentair­es s’imprègnent d’acide chlorhydri­que, mais ne deviennent pas saturées. Une fois que le bol alimentair­e quitte l’estomac pour atteindre l’intestin grêle, le vrai processus de digestion et d’absorption commence. C’est à cet endroit que sont absorbés de 60 à 70 % des protéines, de 65 à 75 % des hydrates de carbone non structurau­x et environ 95 % du calcium, du magnésium, du gras et des vitamines. Le phosphore fait exception, car seulement 50 % du phosphore serait absorbé dans l’intestin grêle et le reste, dans le gros intestin.

Après passage dans l’intestin grêle, les résidus alimentair­es non digérés ou non absorbés se retrouvent dans le cæcum, puis dans le côlon. Cette partie du système digestif est colonisée par des milliards de bactéries et de protozoair­es

Qu’est-ce qu’une consommati­on adéquate de fourrages? La quantité minimale requise par jour, selon le National Research Council, est de 1 % du poids de l’animal. Par contre, en pratique, on vise de 1,5 à 2 %.

qui digèrent principale­ment les parties fibreuses des aliments. Si de fortes quantités d’hydrates de carbone non structurau­x (ex. : amidon) arrivent dans le cæcum, il se produit une fermentati­on secondaire qui entraîne une augmentati­on de la production d’acides gras volatils, une baisse du pH et une proliférat­ion rapide des bactéries lactiques. La production d’acide lactique augmente alors, causant une baisse importante du pH, pouvant conduire à l’apparition de coliques et de fourbures. Si des quantités importante­s de concentrés doivent faire partie de la diète, ils devront être servis après le foin et en petits repas.

En plus d’améliorer l’absorption des nutriments, de diminuer les risques d’ulcère d’estomac, la vitesse de passage des aliments et le risque d’acidose dans le gros intestin, la consommati­on adéquate de fourrages réduit aussi l’incidence des stéréotypi­es comme le « tic du rot » ou le « tic de l’ours ».

Qu’est-ce qu’une consommati­on adéquate de fourrages? La quantité minimale requise par jour, selon le National Research Council (2007), est de 1 % du poids de l’animal. Par contre, en pratique, on vise de 1,5 à 2 % du poids de l’animal. Idéalement, afin de profiter au maximum des bienfaits des fourrages pour les chevaux, il faut leur en offrir à volonté.

 ?? ?? Le cheval sécrète l’acide chlorhydri­que en continu dans son estomac. Toutefois, si les repas sont trop espacés, il se peut que l’estomac se vide ou que les aliments qui s’y trouvent deviennent saturés d’acide chlorhydri­que. Cette situation le prédispose à des ulcères. Pour contrer ce risque, il faut s’inspirer du comporteme­nt naturel du cheval, qui consiste à manger de petites quantités en continu.
Le cheval sécrète l’acide chlorhydri­que en continu dans son estomac. Toutefois, si les repas sont trop espacés, il se peut que l’estomac se vide ou que les aliments qui s’y trouvent deviennent saturés d’acide chlorhydri­que. Cette situation le prédispose à des ulcères. Pour contrer ce risque, il faut s’inspirer du comporteme­nt naturel du cheval, qui consiste à manger de petites quantités en continu.

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