Des facteurs à surveiller pour 2024
L’année écoulée a été une année record pour l’industrie bovine nord-américaine. La diminution de la production et l’excellente demande ont permis d’améliorer la rentabilité dans la plupart des secteurs. Pour 2024, la baisse de la production devrait se poursuivre et entraîner une stabilisation ou une hausse des prix. Toutefois, certains risques de prix demeurent. La présente chronique vise à faire le point sur quelques facteurs majeurs à surveiller pour l’année 2024.
Demande
La demande nord-américaine de boeuf a été exceptionnelle depuis la crise sanitaire. Elle a supporté les prix records de 2023, et ce, malgré le contexte économique difficile, la baisse des exportations et la hausse des importations. Pour 2024, le prix élevé des coupes va continuer de limiter les exportations et augmenter les importations. La demande nordaméricaine va donc être primordiale pour la fixation du prix dans la filière.
Climat
Depuis 2019, les épisodes de sécheresse ont forcé la réforme de près de quatre millions de vaches de boucherie aux
États-Unis et au Canada. Les météorologues prévoient une météo plus favorable pour 2024. Avec un cheptel vacheveau a son plus bas niveau depuis les années 1960, la filière ne peut pas se permettre une autre année de liquidation.
Prix des grains
Après les prix records en 2022, le prix des grains a significativement baissé en 2023, notamment en raison de la hausse de la production mondiale et de la baisse de la demande. À ce jour, les stocks sont abondants. La correction du marché devrait donc se poursuivre en 2024.
Baisse de la capacité de transformation des usines
La baisse de la production a créé un déséquilibre entre l’offre de bovins pour abattage et la capacité de transformation des usines. Depuis l’été 2023, la marge des usines de transformations est dans le rouge. Vu les prévisions de volume pour 2024, la marge des usines ne devrait pas s’améliorer. Face à ce risque et dans un contexte économique marqué par une forte hausse du coût de la dette, la fermeture de certaines usines n’est pas à exclure. C’est déjà arrivé lors du dernier cycle du boeuf entre 2013 et 2015. Pour la filière, toute réduction de la capacité de transformation représente un risque de prix majeur.
Au Canada, la force de la devise nationale par rapport à son équivalent américain est un facteur non négligeable. En général, un dollar canadien faible supporte la filière bovine canadienne.
— Maxime d’Almeida, M. Sc. en agroéconomie, conseiller aux affaires économiques des Producteurs de bovins du Québec