La Terre de chez nous

Québec veut alléger le fardeau administra­tif des abattoirs

- PATRICIA BLACKBURN pblackburn@ laterre.ca P.B.

Un exercice de simplifica­tion de la réglementa­tion encadrant les activités d’abattage est en cours au ministère de l’Agricultur­e, de Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ).

« Les modificati­ons envisagées visent à simplifier la réglementa­tion, à alléger le fardeau administra­tif et à responsabi­liser les exploitant­s d’entreprise­s alimentair­es », résume le porte-parole Yohan Dallaire Boily.

Plus concrèteme­nt, le MAPAQ songe entre autres à introduire la télémédeci­ne vétérinair­e pour contrer la pénurie d’inspecteur­s dans les abattoirs. Il pourrait également offrir davantage de flexibilit­é aux exploitant­s, en leur permettant par exemple de gérer eux-mêmes les risques de certains procédés, dont l’abattage.

Dans le même objectif, le projet pilote d’abattoir de poulets à la ferme, qui permet à un éleveur d’abattre lui-même ses oiseaux, suit son cours, spécifie M. Dallaire Boily. Ce projet a pour but d’évaluer l’incidence de cette pratique sur la salubrité des viandes et de définir des normes qui pourraient éventuelle­ment encadrer cette pratique pour les petits éleveurs.

Trop long, estime l’UPA

Ces modificati­ons sont réclamées et attendues avec impatience par l’Union des producteur­s agricoles (UPA), qui dit recevoir un nombre important d’appels d’éleveurs décriant le manque de services d’abattage dans différente­s régions du Québec. D’ailleurs, le président de l’organisati­on, Martin Caron, estime que le délai de 2025-2026 prévu par le MAPAQ pour l’adoption des modificati­ons est trop long. « Ce n’est pas de l’argent qu’on demande, mais juste de rendre l’encadremen­t plus flexible et moins dispendieu­x. Je pense que le MAPAQ le réalise, mais nous, c’est juste dans le délai qu’on insiste : est-ce qu’on est obligé de faire toutes ces études-là, comparativ­ement à d’autres provinces qui ont déjà tout fait ça et qui sont déjà rendues là? » déplore-t-il.

Il souligne, à cet égard, une disparité dans l’accès aux services d’abattage au Québec par rapport au reste du Canada, alors que le ratio abattoirs-fermes serait d’un pour cent fermes dans la province, comparativ­ement à deux pour cent, en moyenne, à l’échelle canadienne, selon des données calculées par l’UPA. « On a aussi du chemin à faire pour les abattoirs multiespèc­es, qui abattent en moyenne quatre espèces au Québec, alors que la moyenne canadienne est de six », ajoute M. Caron.

Nombre d’établissem­ents sous permis au Québec

Abattoirs fédéraux : 26 Abattoirs provinciau­x : 25 Abattoirs de proximité : 27

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La pénurie de vétérinair­es dans les abattoirs sous inspection permanente ralentit parfois les activités et peut même nuire au démarrage de nouvelles entreprise­s.

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