La Terre de chez nous

Des tracteurs qui ne sont pas sortis souvent pour le déneigemen­t

- CAROLINE MORNEAU cmorneau@ laterre.ca

Des producteur­s agricoles de différente­s régions du Québec offrant des services de déneigemen­t s’étonnaient, à la mi-février, du peu de fois où ils avaient eu à sortir leur tracteur pour aller déblayer des entrées durant la première portion de l’hiver.

« C’est vraiment tranquille. On voit les champs partout », a témoigné Nathalie Tanguay, le 13 février. Cette dernière gère, avec son conjoint, Robin Morin, une entreprise de déneigemen­t ainsi qu’une ferme de bovins de boucherie à Saguenay. S’il a neigé à quelques occasions dans son coin durant les premiers mois de l’hiver, les températur­es douces et la pluie ont grandement limité les accumulati­ons au sol par la suite, observe-t-elle.

À Beloeil, en Montérégie, une productric­e de grandes cultures, Brigitte Pelletier, estimait, le 13 février, n’avoir sorti ses tracteurs que trois ou quatre fois à ce jour pour desservir ses 1 500 abonnés, alors qu’elle le fait normalemen­t de 20 à 25 fois dans toute la saison.

Pas tant d’économies

Un hiver tranquille pour un déneigeur, même s’il est payé à forfait pour la saison, est moins économique qu’il n’y paraît, relève Michaël Beauregard, le fils de Brigitte Pelletier. « Le déneigemen­t, en 2024, c’est beaucoup de frais fixes. Le personnel, on le paie pareil. Nous, on garantit 200 heures pour l’hiver. Le garage commercial où je mets mes tracteurs, je le loue quand même. Oui, je sauve un peu en diesel, mais c’est une toute petite partie de mes dépenses. Au bout du compte, on ne sauvera pas grand-chose », calcule-t-il.

Nathalie Tanguay fait le même constat. « Il faut payer la machinerie, certains entretiens et les salaires. On se retrouve à payer des employés à ne rien faire. La seule variable où on économise un peu, c’est le carburant », fait remarquer celle qui dit préférer les saisons plus constantes.

Près de Joliette, dans Lanaudière, un producteur maraîcher et de grandes cultures, Samuel Desrosiers, doit aussi garantir des heures à ses employés pour le déneigemen­t, même lors des temps morts, mais rappelle que l’hiver n’est pas fini. « Avec un couple de tempêtes, ils vont faire leurs heures. Des fois, le mois de mars nous réserve des surprises », remarque celui qui est sorti moins souvent qu’à l’habitude cette année, mais qui a géré, chaque fois, de grosses bordées de neige. «Les autres années, on y allait plus souvent, pour des 5 cm. Là, on y est allé trois fois, mais c’était pour des 30 cm. »

« Il faut payer la machinerie, certains entretiens et les salaires. On se retrouve à payer des employés à ne rien faire. » – Nathalie Tanguay

Plus payant, sans employés

À Saint-Fulgence, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, un producteur de boeuf Highland, Éric Asselin, n’a pas peur de dire que la saison de déneigemen­t a été économique pour lui jusqu’à la mi-février, car il n’a pas d’employés à payer. « Je fais tout moi-même. C’est une bonne année pour moi. Je sauve beaucoup en carburant. Ça m’aide à faire mes paiements de tracteurs », relève-t-il.

 ?? ?? Un hiver tranquille pour un déneigeur, même s’il est payé à forfait pour la saison, est moins économique qu’il n’y paraît, relève Michaël Beauregard, qui dit devoir payer des heures garanties à ses employés et l’espace d’entreposag­e pour ses tracteurs.
Un hiver tranquille pour un déneigeur, même s’il est payé à forfait pour la saison, est moins économique qu’il n’y paraît, relève Michaël Beauregard, qui dit devoir payer des heures garanties à ses employés et l’espace d’entreposag­e pour ses tracteurs.
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