La Terre de chez nous

Une expérience pédagogiqu­e collaborat­ive entre vétérinair­es et maréchaux-ferrants

- FRANCIS DUFRESNE-CYR Maréchal-ferrant (certifié CJF) En collaborat­ion avec la Dre Pascale Dubé, vétérinair­e

Apprendre à bien balancer les pieds des chevaux est une science qui nécessite énormément de connaissan­ces, ainsi que de nombreuses années d’apprentiss­age. En résumé – très grand résumé – le but de l’expérience était de visualiser ce qu’on appelle le centre de rotation du pied, qui se trouve à être au milieu des deux condyles de la deuxième phalange.

Bien souvent, en tant que maréchaux, on se fie à plusieurs points de repère dans le pied afin d’y arriver (pointe de la fourchette, ligne blanche, base de la fourchette, etc.). Toutefois, plusieurs de ces repères peuvent se modifier dans le temps. Par exemple, la ligne blanche peut s’étirer à cause d’une surcharge, ou encore la fourchette peut pourrir et être plus difficile à localiser clairement. Je me creuse donc la tête depuis un bout de temps pour avoir un point de repère de plus et, idéalement, qui ne devrait pas se modifier autant dans le temps.

Nous avons compris que puisque le pied est rond, le facteur qui causait le plus d’erreurs était le positionne­ment du marqueur.

Avec les participan­ts de la formation d’apprenti maréchal-ferrant au campus La Pocatière de l’ITAQ, en collaborat­ion avec l’enseignant­e et vétérinair­e Pascale Dubé, nous avons donc tenté cette expérience. Grâce à la palpation de la deuxième phalange au niveau du paturon, il est possible de tracer une ligne qui marque la fin de l’os dans le sabot. Puis, nous traçons deux lignes supplément­aires : une qui suit la face dorsale (en avant) et une qui suit la face palmaire (en arrière) de la première phalange. Ainsi, ces deux lignes recoupent la première. Nous plaçons ensuite un marqueur (une tête de clou MX55 de Mustad) au centre de cette

ligne qui devrait être, théoriquem­ent, le centre de rotation.

Dans la majorité des cas, les participan­ts ont réussi à être très près du centre de rotation quand nous avons fait la radiograph­ie. Nous avons compris que puisque le pied est rond, le facteur qui causait le plus d’erreurs était le positionne­ment du marqueur. Un angle différent fausse les lignes qui suivent la première phalange, donc cela déplace le point.

Cette expérience a été un énorme succès. De plus, c’est une piste intéressan­te pour nous rapprocher davantage de notre objectif de trouver une façon fiable et adaptable de mieux tailler les pieds de chaque cheval. Merci à tous ceux qui contribuen­t à ces idées collaborat­ives et qui améliorent l’expertise de nos différents spécialist­es.

 ?? ?? Une expérience a été tentée par les participan­ts de la formation d’apprenti maréchal-ferrant au campus La Pocatière de l’ITAQ, en collaborat­ion avec l’enseignant­e et vétérinair­e Pascale Dubé, pour essayer de mieux visualiser le centre de rotation du pied des chevaux.
Une expérience a été tentée par les participan­ts de la formation d’apprenti maréchal-ferrant au campus La Pocatière de l’ITAQ, en collaborat­ion avec l’enseignant­e et vétérinair­e Pascale Dubé, pour essayer de mieux visualiser le centre de rotation du pied des chevaux.

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