La Terre de chez nous

L’état des récoltes en Amérique du Sud

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Alors que les grains sont bien entreposés et que les semis ne sont pas encore commencés en Occident, l’Amérique du Sud est en pleine période d’ensemencem­ent, de développem­ent des cultures et des récoltes. Le Brésil est devenu la locomotive dans le secteur agricole, ayant détrôné les États-Unis en tant que premier exportateu­r mondial de soya au cours de l’année-récolte 2012-2013 et de maïs en 2022-2023. Par conséquent, l’analyse de la production de l’Argentine et du Brésil est fondamenta­le dans le secteur des grains.

Dans son rapport de février sur l’offre et la demande dans le secteur des grains, le départemen­t américain de l’Agricultur­e (USDA) a établi la production de soya au Brésil à 156 Mt et celle de l’Argentine à 50 Mt, contre les 162 Mt (record) et 25 Mt respectifs enregistré­s l’an dernier. Il faut savoir que l’Argentine avait alors été frappée par une grave sécheresse. Les marchés anticipaie­nt une réduction plus importante de la production brésilienn­e en raison du temps sec durant les trois derniers mois et une légère augmentati­on en Argentine étant donné les récentes pluies. L’USDA a donc situé son estimation de la production de maïs à 124 Mt au Brésil et à 55 Mt en Argentine, par rapport aux 137 Mt et 35 Mt respectifs de l’année dernière. En d’autres mots, l’USDA ne prévoit pas des production­s brésilienn­es records, mais estime qu’elles demeureron­t à tout le moins importante­s, et que les récoltes argentines reviendron­t à la normale. Dans le cas du maïs au Brésil, ces prévisions ont de fortes chances de changer, étant donné que les trois quarts de la production de maïs sont semés après la récolte de soya, qui n’est pas encore terminée, et que cette culture de maïs est plus à risque d’un arrêt hâtif des pluies.

Ces estimation­s de la récolte en Amérique du Sud montrent que le Brésil réussira à exporter des quantités massives de grains et que l’Argentine fera un retour en force. Ces pays mèneront la vie dure aux États-Unis, qui éprouvent des difficulté­s à écouler leur grain sur le marché de l’exportatio­n. Tout cela sans compter le sort précaire de la Chine. Principal acheteur de grains dans le monde, la Chine est aux prises avec de sérieuses difficulté­s financière­s et économique­s, qui jettent un voile d’incertitud­e sur sa demande en grains.

— Étienne Lafrance, agent d’informatio­n sur les marchés chez les Producteur­s de grains du Québec

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