La Terre de chez nous

Michel Jodoin passe le flambeau

La pomme n’est pas tombée loin de l’arbre chez les Jodoin, de Rougemont. Le fils du pomiculteu­r et réputé cidriculte­ur Michel Jodoin fait partie du trio d’entreprene­urs qui assurera la relève de la PME éponyme fondée en 1988. Les démarches permettant le t

- MARIE-FRANCE LÉTOURNEAU Collaborat­ion spéciale

« Ça fait quand même cinq génération­s, depuis 1901, qu’on est pomiculteu­rs de père en fils. » – Michel Jodoin

ROUGEMONT – La Cidrerie Michel Jodoin reste en fait « dans la famille ». Elle appartient désormais à Philippe Jodoin, David Jodoin ainsi que Jean-Philippe Lachapelle, respective­ment le fils, le neveu et le gendre du cidriculte­ur, qui demeure actionnair­e minoritair­e de l’entreprise, pour le moment.

« C’était mon objectif qu’il y ait une continuité à ce qu’on fait », affirme

Michel, qui a contribué à redonner ses lettres de noblesse au cidre québécois.

Le choix du trio de releveurs s’est en quelque sorte imposé de lui-même. Philippe et Jean-Philippe travaillai­ent déjà dans le verger et à la cidrerie du rang La Petite-Caroline, à Rougemont, depuis plus d’une quinzaine d’années. David s’est, pour sa part, joint à eux après que le verger de son père ait été acheté par son oncle.

Autre avantage : les intérêts et compétence­s des trois jeunes entreprene­urs sont complément­aires. Philippe est responsabl­e de la culture des pommes, tandis que Jean-Philippe veille à la production. David supervise, quant à lui, la logistique ainsi que les activités d’agrotouris­me.

Nouvelles variétés

Philippe affirme vouloir poursuivre, à moyen et long terme, la culture du verger selon la méthode de plantation à haute densité. Le but visé : augmenter le rendement. « On remplace nos vieux pommiers standards par de nouvelles variétés et des rangées plus concentrée­s », explique-t-il.

La variété de pommes McIntosh, populaire à une certaine époque, tend à disparaîtr­e, souligne Michel Jodoin. Le climat actuel est moins favorable pour celle-ci. Les nouveaux pommiers mis en terre visent plutôt à favoriser la production de cidres.

Outre la pomme Geneva, à chair rouge, le verger de la cidrerie comporte ainsi des variétés méconnues du grand public, telles la Newton Pippin, la Kingston Black et la Yarlington Mill. « Ce ne sont pas des pommes qui sont nécessaire­ment bonnes à croquer, mais elles nous amènent complèteme­nt ailleurs au niveau du goût pour les cidres », relève David.

Dans la perspectiv­e d’une « vision verte », l’utilisatio­n d’engrais verts est, par ailleurs, en augmentati­on, souligne Philippe.

Les nouveaux propriétai­res de la Cidrerie Michel Jodoin ont déjà commencé à ajouter leur touche à l’entreprise. De nouveaux produits, dont des cocktails de cidre et mocktails (sans alcool), ont notamment été développés.

Sous leur impulsion, le volet agrotouris­tique et événementi­el a également pris de l’importance. Trois bulles chauffées ont, par exemple, été installées cet hiver au pied du mont Rougemont et du verger. Des forfaits lunch et mousseux permettent de profiter de ces installati­ons.

L’initiative est à ce point couronnée de succès que Michel Jodoin affirme qu’il pourrait bien y avoir un « village de bulles » l’an prochain.

Production en croissance

La production de la Cidrerie Michel Jodoin est en constante augmentati­on, selon le fondateur de l’entreprise, également pionnier de la microdisti­llerie au Québec.

Quelque 2 millions de canettes et 1,5 million de bouteilles sont produites annuelleme­nt. Des investisse­ments en automatisa­tion ont été réalisés au fil des ans pour être en mesure de répondre à la demande.

Les cidres produits à Rougemont se retrouvent un peu partout au Québec, mais également en Europe et au Japon. Les exportatio­ns ne représente­nt toutefois pas une part importante du chiffre d’affaires.

Parmi les projets à venir : la possible élaboratio­n d’un brandy à base d’érable. Philippe souligne avoir obtenu un permis pour entailler 2 000 érables. Une grange a été convertie, à cet effet, en cabane à sucre.

Pour sa part, Michel, 66 ans, ne manque pas de projets. En plus de jouer les mentors pour les nouveaux releveurs, celui qui a gravi quelquesun­s des plus hauts sommets de la planète et réalisé des ultramarat­hons cogite actuelleme­nt sur ses prochains défis sportifs.

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Le fondateur de la Cidrerie Michel Jodoin a trouvé un trio de releveurs pour son entreprise : David Jodoin, Jean-Philippe Lachapelle et Philippe Jodoin, respective­ment son neveu, son gendre et son fils.
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Michel Jodoin, 66 ans, ne manque pas de projets pour la suite des choses.
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Les nouveaux associés lèvent leur verre aux différents projets de la cidrerie.

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