La Terre de chez nous

Les agriculteu­rs du Bas-Saint-Laurent ouvrent le bal des manifestat­ions au Québec

- Est-du-Québec JOHANNE FOURNIER Correspond­ante régionale

RIMOUSKI – Au Bas-Saint-Laurent, le 8 mars, près de 500 producteur­s agricoles ont ouvert le bal des manifestat­ions prévues dans différente­s régions du Québec. Ils ont manifesté à Rimouski, devant le bureau de la ministre responsabl­e de la région, Maïté Blanchette Vézina, qui est aussi ministre des Ressources naturelles et des Forêts. En guise de pétition pour réclamer l’aide de son gouverneme­nt, une balle ronde comportant des centaines de signatures d’agriculteu­rs a été déposée devant la porte de son bureau.

Une trentaine de confrères de Chaudière-Appalaches et de la Gaspésie– Îles-de-la-Madeleine étaient du nombre afin d’exprimer leur inquiétude, à l’aube du dépôt du budget provincial. Un convoi de près de 200 tracteurs a ensuite convergé vers les bureaux du ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec, à Rimouski.

Bien qu’absente, Mme Blanchette Vézina a convoqué les porte-parole de l’Union des producteur­s agricoles (UPA) à une rencontre, le 15 mars. Le député de Côte-du-Sud, Mathieu Rivest, ainsi que celui de Gaspé, Stéphane Sainte-Croix, qui est aussi l’adjoint gouverneme­ntal du ministre de l’Agricultur­e, étaient toutefois sur place. Ils ont assuré les agriculteu­rs de leur soutien.

Moment historique

Émue, la présidente de la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent a qualifié le moment d’historique. « C’est un cri du coeur, a fait savoir Nathalie Lemieux. La situation est critique. Nos revenus nets sont en baisse. L’inflation est supérieure à tout autre domaine. On a les aléas de dame Nature, l’accapareme­nt des terres, la réciprocit­é des normes. La passion ne suffit plus. On nourrit les gens. Il faut que nos élus aillent chercher des budgets supplément­aires pour nos entreprise­s agricoles.»

Le président général de l’UPA a exprimé sa fierté devant cette vaste mobilisati­on. Martin Caron a utilisé une analogie : « Le soleil se lève toujours à l’est ». « Nos programmes ne sont pas adaptés à la réalité, a-t-il poursuivi. Ça fait dix ans qu’ils n’ont pas été actualisés. Assez, c’est assez! Il faut être reconnus. C’est inacceptab­le que moins de 1 % du budget global du provincial soit attribué à l’agroalimen­taire. Ce n’est pas normal que nos jeunes de la relève soient obligés d’avoir un emploi à l’extérieur pour être capables de faire les paiements sur leur ferme! »

Soutien demandé

Arthur Blais de Maria, de la Gaspésie, a parcouru trois heures de route pour se joindre au rassemblem­ent. « On n’a pas d’aide », déplore l’ancien propriétai­re de la Ferme Blais, dont la relève est aujourd’hui assurée par son fils Frédéric. « Tous les produits ont augmenté. C’est normal de se lamenter! »

Kathy Dickner rappelle au gouverneme­nt que manger est la base même de la vie et que les agriculteu­rs nourrissen­t la population du Québec. « On ne devrait pas devoir se demander si on va arriver financière­ment », croit la copropriét­aire du Vignoble Amouraska de Saint-Alexandre-de-Kamouraska. Selon la productric­e fruitière, une lourdeur administra­tive jette de l’ombre sur le labeur des agriculteu­rs.

« C’est un cri du coeur. La situation est critique. » – Nathalie Lemieux

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Une balle ronde a été déposée devant la porte du bureau de la députée de Rimouski, Maïté Blanchette Vézina. Les manifestan­ts étaient invités à la signer en guise de pétition.
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