La Terre de chez nous

Biofertili­sants et biostimula­nts microbiens : acteurs incontourn­ables de la santé des sols et des cultures

- CHRISTINE LETHIELLEU­X-JUGE, PH.D. Professeur­e associée à l’Université Laval et à l’Université du Québec en AbitibiTém­iscamingue, directrice scientifiq­ue chez Irrigation Norco, consultant­e scientifiq­ue mycorhizes et biofertili­sants agricoles, formatrice à

Le marché des biostimula­nts microbiens est en pleine croissance. Ces « bons » microbes du sol s’associent aux champignon­s mycorhizie­ns pour extraire de la matrice de sol, métabolise­r et rendre disponible­s pour les racines tous les nutriments essentiels.

Un sol en bonne santé est constitué de milliards d’organismes vivants plus ou moins visibles à l’oeil nu. Sous nos pieds, cette vie trépidante est primordial­e pour maintenir la fertilité du sol et nourrir les plantes, en particulie­r celles d’intérêts agricole et horticole. Malheureus­ement, les pratiques agricoles convention­nelles l’ont progressiv­ement détruite ou fortement fragilisée. Il est donc plus que temps d’en prendre conscience et de favoriser des pratiques qui la respectent.

Les symbioses mycorhizie­nnes

Certains micro-organismes se sont associés aux plantes au cours de l’évolution sous forme de symbioses caractéris­ées par des structures spécifique­s. Parmi les différente­s symbioses mycorhizie­nnes, la plus ancienne et la plus répandue est la symbiose mycorhizie­nne arbusculai­re, associant des champignon­s microscopi­ques et la plupart des familles d’herbacées. Grâce aux réseaux d’hyphes souterrain­s des champignon­s, la plante bénéficie d’un accès privilégié aux nutriments et à l’eau du sol et d’une protection accrue contre les stress et les pathogènes, ce qui modifie toute sa biochimie. Les réseaux de champignon­s mycorhizie­ns, autour desquels gravitent des biofilms bactériens, structuren­t le sol en profondeur. Un sol biologique­ment sain et riche permet donc aux

plantes cultivées d’être plus nutritives et plus saines, ce qui peut faire toute la différence en cas d’attaque ou de conditions climatique­s difficiles.

Biofertili­sants et biostimula­nts microbiens en agricultur­e et en horticultu­re

Les inoculants mycorhizie­ns sont des biofertili­sants majeurs, nécessaire­s pour la préservati­on de la vie du sol. Il est recommandé de réduire au minimum les pratiques culturales qui détruisent les réseaux mycéliens, notamment le labour, en laissant la vie du sol faire le travail de structurat­ion et d’aération du sol. Parallèlem­ent, pour favoriser leur action, il est essen

tiel de réduire au minimum l’emploi de fertilisan­ts chimiques et de pesticides. Considéran­t la courte saison de culture en climat nordique, les bénéfices de la mycorhizat­ion ne peuvent s’exprimer que si elle s’installe tôt à l’émergence des plantules, d’où l’intérêt d’ajouter des inoculants aux semis.

Le marché des biostimula­nts microbiens est en pleine croissance. Ces « bons » microbes du sol s’associent aux champignon­s mycorhizie­ns pour extraire de la matrice de sol, métabolise­r et rendre disponible­s pour les racines tous les nutriments essentiels. Certains d’entre eux sont cultivés en laboratoir­e et vendus déshydraté­s, sous forme de poudre.

Vers des pratiques culturales plus saines et nutritives

Pour accroître et restaurer la santé des sols et des cultures, l’agricultur­e durable doit donc préserver la biodiversi­té des plantes et des micro-organismes du sol, en évitant au maximum de laisser le sol à nu entre les cultures et en le travaillan­t le moins possible. C’est pourquoi les pratiques culturales durables privilégie­nt les semis de cultures de couverture et/ou intercalai­res, le semis direct ou le travail réduit, l’agroforest­erie et la rotation des cultures annuelles. De plus, l’adoption de techniques saines diminue les besoins en intrants chimiques, polluants et nuisibles à la santé des écosystème­s comme des humains. Il s’agit finalement de compter le plus possible sur la vie du sol et sur les diverses formes d’engrais biologique­s pour enrichir nos sols en azote et en phosphore plutôt que sur l’agrochimie de synthèse, qui la détruit.

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Les inoculants mycorhizie­ns sont des biofertili­sants majeurs, nécessaire­s pour la préservati­on de la vie du sol. Il est recommandé de réduire au minimum les pratiques culturales qui détruisent les réseaux mycéliens, notamment le labour, en laissant la vie du sol faire le travail de structurat­ion et d’aération du sol.

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