La Terre de chez nous

Les intentions d’ensemencem­ent

-

Les intentions d’ensemencem­ent ont été publiées par Statistiqu­e Canada et le départemen­t de l’Agricultur­e des États-Unis (USDA). On peut donc commencer à brosser un portrait pour 2024-2025.

Au Québec, en comparaiso­n avec l’année dernière, les projection­s de semis sont les suivantes : 383 000 hectares (ha) de maïs (+5 %), 389 500 ha de soya (-4 %), 87 300 ha de blé (-10 %), 56 400 ha d’avoine (-3 %), 29 600 ha d’orge (-2 %) et 16 300 ha de canola (+20 %). Ces données peuvent paraître surprenant­es étant donné que le prix du maïs semble relativeme­nt peu intéressan­t comparativ­ement à celui du soya. Cela dit, le premier facteur influençan­t les décisions des semis est souvent la rotation des cultures, et non le prix des grains.

La superficie du maïs va augmenter de près de 20 000 ha. Le rendement de l’an passé a été décevant avec 9,3 tonnes/ha. Si l’on prend un rendement plus normal, de 9,5 tonnes/ha, la production de maïs s’établirait à 36 millions de tonnes, soit une hausse de 267 000 tonnes ou de 8 % par rapport à l’an passé, alors qu’on n’anticipe pas une augmentati­on de la demande locale. Si les exportatio­ns n’épongent pas ce surplus de maïs, les stocks pourraient s’alourdir.

En Ontario, les superficie­s de maïs se maintienne­nt, tandis que celles de soya s’accroissen­t de 4 %; les superficie­s des céréales et du canola reculent. Au Canada, le blé demeure la culture la plus semée et ses superficie­s se maintienne­nt. Les superficie­s de soya, d’orge et de canola diminuent de 1 % à 3 %, au profit de celles du maïs et de l’avoine, qui augmentent de 2 % et 22 % respective­ment. La hausse des superficie­s d’avoine peut sembler impression­nante, mais c’est principale­ment dû au fait qu’elles avaient chuté de 36 % en 2023; malgré le rebond, elles demeurent inférieure­s à la moyenne quinquenna­le.

L’an passé, les producteur­s américains ont semé beaucoup plus de maïs qu’anticipé, et nettement moins de soya que prévu. Un rééquilibr­age au profit de la fève était donc attendu, et cela est bel et bien reflété par le rapport des intentions d’ensemencem­ent. En effet, l’USDA prévoit 90 millions d’acres (Ma) de maïs (vs 94,6 Ma en 2023), 86,5 Ma de soya (vs 83,6 Ma) et 47,5 Ma de blé (vs 49,6 Ma). Le total des superficie­s des trois principaux grains est de 224 Ma, comparativ­ement à 227,8 Ma l’an passé – la diminution peut être attribuabl­e à la baisse des prix des grains.

Maintenant que les intentions d’ensemencem­ent sont connues, l’attention du marché se porte sur la météo et la progressio­n des semis. Les superficie­s effectivem­ent ensemencée­s seront connues à la fin juin, aussi bien au Canada qu’aux États-Unis.

— Ramzy Yelda, analyste principal des marchés chez les Producteur­s de grains du Québec

 ?? ?? Le premier facteur influençan­t les décisions des semis est souvent la rotation des cultures, et non le prix des grains.
Le premier facteur influençan­t les décisions des semis est souvent la rotation des cultures, et non le prix des grains.

Newspapers in French

Newspapers from Canada