La Terre de chez nous

Un projet d’Hydro-Québec sème l’inquiétude

- MARIE-FRANCE LÉTOURNEAU Collaborat­ion spéciale

GRANBY – L’analyse en cours d’HydroQuébe­c afin de valider différents tracés pour aménager une ligne d’alimentati­on électrique de 230 kilovolts (kV) en Montérégie ne fait pas l’unanimité. Des producteur­s agricoles craignent de voir pousser des pylônes sur leurs terres.

Et certains d’entre eux n’ont pas hésité à prendre les grands moyens au cours des derniers jours pour manifester leur opposition au projet. De grandes affiches sont apparues dans le paysage du chemin René, à Granby, où se trouve l’un des tracés à l’étude. « Encore l’agricultur­e en sacrifice » et « ligne 230 kV chemin René : non merci », peut-on lire sur les panneaux.

« On souhaitait attirer l’attention, affirme l’un des agriculteu­rs à l’origine de la démarche, Sylvain Laroche. On comprend que la ligne électrique doit passer quelque part. Mais il y a déjà une autoroute électrique près d’ici avec, entre autres, une ligne à 735 kV. Pourquoi ne pas suivre cette ligne? C’est un grand détour de passer par chez nous. »

Des préoccupat­ions que partage également le président du Syndicat de l’Union des producteur­s agricoles (UPA) de la Haute-Yamaska, Denys Beaudry. « On favorise un tracé en particulie­r, près des lignes existantes, le long de la route 139 », dit-il.

Ce tracé, priorisé par les producteur­s agricoles, est l’un des quatre à l’étude, confirme la conseillèr­e aux affaires régionales pour l’Estrie et la Montérégie chez Hydro-Québec, Ève-Marie Jodoin.

Cette option, bien qu’elle soit la plus linéaire, comporte toutefois des « contrainte­s techniques », précise-t-elle. Un projet résidentie­l et commercial est en développem­ent dans le secteur. D’où l’étude de tracés alternatif­s.

Consultati­on

Ève-Marie Jodoin précise que l’aménagemen­t de cette ligne d’alimentati­on à 230 kV accompagne la reconstruc­tion du poste Cleveland, à Granby. La demande énergétiqu­e grandissan­te, entre autres générée par la densificat­ion urbaine, justifie ces travaux, souligne-t-elle.

Cela dit, insiste la conseillèr­e, ce n’est que vers la fin de l’année que le tracé définitif retenu sera précisé. D’ici là, la société d’État est en mode consultati­on.

Deux rencontres de consultati­ons publiques ont été organisées à la mi-avril, à Granby. L’exercice se poursuit en ligne durant un mois. Les municipali­tés concernées par les travaux, l’UPA et les groupes environnem­entaux ont été sondés à l’automne 2023.

« À partir de ces commentair­es et préoccupat­ions, on va finaliser notre projet en fonction de ce qu’on doit faire, soit le meilleur projet qui rencontre les normes environnem­entales, sociales, économique­s et techniques », souligne Ève-Marie Jodoin.

« Il y a déjà une autoroute électrique près d’ici avec, entre autres, une ligne à 735 kV. Pourquoi ne pas suivre cette ligne? » – Sylvain Laroche

 ?? ?? De grandes affiches sont apparues dans le paysage du chemin René, à Granby, où se trouve l’un des tracés à l’étude.
De grandes affiches sont apparues dans le paysage du chemin René, à Granby, où se trouve l’un des tracés à l’étude.

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