La Terre de chez nous

Des fermes complices de la biodiversi­té

- Abitibi-Témiscamin­gue ÉMILIE PARENT-BOUCHARD Correspond­ante régionale redaction@ laterre.ca

SAINT-ÉDOUARD-DE-FABRE – De nouvelles pancartes « L’agricultur­e complice de la biodiversi­té » vont faire leur apparition dans les rangs cet été. Quatre régions périphériq­ues de la province (voir l’encadré) ont pris l’initiative de reconnaîtr­e les efforts des producteur­s agricoles pour adopter de bonnes pratiques agroenviro­nnementale­s. Parmi elles, le Témiscamin­gue, où a été organisé un lancement de ce programme de valorisati­on à la Ferme Valsy, le 10 avril.

« Toute reconnaiss­ance est agréable à avoir. C’est une opportunit­é de parler de biodiversi­té en agricultur­e. C’est souvent l’inverse qu’on va entendre, mais il y a énormément de bonnes actions qui se font », se réjouit la copropriét­aire de la ferme Nordvie, Madeleine Olivier, qui a fait de la protection de la biodiversi­té l’une des « valeurs fondamenta­les » de cette entreprise maraîchère biologique spécialisé­e dans la culture de fraises.

Si cette valeur d’entreprise impose parfois des choix difficiles — par exemple, cesser la culture des cucurbitac­ées en raison

de la présence de la chrysomèle rayée —, la recherche d’un équilibre qui se rapproche le plus possible de l’oeuvre de la nature est un objectif stimulant pour l’agricultri­ce. «On s’est dit tant pis. Au moins, cet insecte n’aura plus de source de nourriture chez nous. Ce sont des choix. C’est quand même paradoxal, mais il faut avoir des insectes nuisibles pour nourrir des insectes auxiliaire­s et il faut avoir des mauvaises herbes pour les loger. La biodiversi­té, c’est ça. C’est

plein d’interactio­ns complexes, mais c’est un équilibre qui doit se faire», dit-elle.

Travailler avec la nature

À La ferme témiscamie­nne, si la philosophi­e est comparable, l’approche est différente. L’élevage bovin spécialisé dans les sujets de reproducti­on s’intéresse surtout aux méthodes de production. «On cultive à l’ancienne : pas d’engrais et boeuf nourri à l’herbe seulement. On fait attention à l’empreinte qu’on laisse. On n’a pas de gros tracteurs et on utilise la traction animale. On a deux gros chevaux belges», explique Fred Hamelin, qui se décrit comme un gentleman-farmer.

À la Ferme Valsy, c’est la nature qui a dicté ses règles. En bordure du lac Témiscamin­gue, les vents du large menaçaient directemen­t les superficie­s en culture près des berges. « Il y a environ 15 ans, ce sont trois rangées d’arbres qui ont été plantées pour protéger les berges parce qu’il y avait de l’érosion. Le sol gelait trop et, ça nuisait à la productivi­té. L’automne passé, on a semé du seigle qui a passé l’hiver et, grâce aux arbres, ç’a permis à une belle végétation de se faire. Ça aide à l’érosion, ça aide à filtrer l’eau avant de se rendre au lac », énumère Sylvain Baril, qui compte aussi sur les engrais verts et les cultures intercalai­res pour favoriser la biodiversi­té dans les sols des 950 acres (384 hectares) de cultures.

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Les efforts agroenviro­nnementaux de sept fermes du Témiscamin­gue ont été soulignés, le 10 avril, aux moyens des nouvelles pancartes « L’agricultur­e complice de la biodiversi­té ».
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En plus de l’enrochemen­t, une bande riveraine élargie a été aménagée à la Ferme Valsy afin de freiner l’érosion des terres.
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