La Terre de chez nous

Un retour à la croissance accompagné de défis

- PATRICIA BLACKBURN pblackburn@ laterre.ca

MONTRÉAL – Les effets de la pandémie de COVID-19 sur la production d’oeufs de consommati­on semblent être du passé, alors que les producteur­s ont renoué avec la croissance en 2023 et 2024, après quelques années de stagnation.

« C’est bien l’fun de revenir avec des allocation­s [en croissance] comme ça, mais il nous reste des défis, car cette croissance fait ressurgir des éléments incontourn­ables sur lesquels l’équipe devra travailler au cours des prochaines années », a nuancé Paulin Bouchard, président sortant de la Fédération des producteur­s d’oeufs du Québec, lors de l’assemblée générale annuelle de l’organisati­on, les 10 et 11 avril, à Montréal.

Parmi ces enjeux, il a souligné celui de l’écart grandissan­t des coûts de production entre le Canada et les États-Unis, en raison des modèles d’affaires distincts d’un pays à l’autre. Car si le système de gestion de l’offre canadien permet des prix plus stables et le maintien de plus petites fermes, il rend le prix des oeufs légèrement plus élevé comparativ­ement au modèle de libre marché américain. Cette différence joue en défaveur de transforma­teurs québécois, qui doivent payer plus chers leurs oeufs pour la transforma­tion, alors que leurs produits rivalisent avec ceux importés des États-Unis.

D’ailleurs, le marché de la transforma­tion est en croissance, a souligné M. Bouchard. « Donc si on veut produire tous les oeufs dont on a besoin,

il faudra réfléchir à comment on va financer notre système au niveau du produit industriel […] pour garder nos transforma­teurs canadiens et québécois en santé. Il faut que ces transforma­teurs soient capables d’en vivre, mais en nous offrant un revenu raisonnabl­e pour qu’on soit capable de produire ces oeufs-là », a-t-il fait valoir.

Décalage interprovi­ncial

Un autre décalage entre les coûts de production se dessine également, depuis trois à quatre ans, entre les producteur­s d’oeufs du centre du Canada, soit ceux du Québec et de l’Ontario, et ceux de l’ouest, qui ont des coûts plus élevés. « On a travaillé fort avec les présidents des autres provinces dans les dernières années pour expliquer cet écart et trouver des solutions pour éviter que ça devienne un enjeu de mise en marché à l’interne », a souligné le président sortant. Cette différence pourrait éventuelle­ment avoir un effet sur les prix des oeufs vendus en épicerie, puisque ceux-ci sont établis, entre autres, par une moyenne des coûts de production à l’échelle canadienne.

« Si on veut produire tous les oeufs dont on a besoin, il faudra réfléchir à comment on va financer notre système au niveau du produit industriel. » – Paulin Bouchard

 ?? ?? C’est le producteur Sylvain Lapierre qui succédera à Paulin Bouchard comme président. Il a été élu par acclamatio­n le 11 avril. M. Lapierre est propriétai­re des OEufs Lapierre à Saint-Gervais, dans ChaudièreA­ppalaches.
C’est le producteur Sylvain Lapierre qui succédera à Paulin Bouchard comme président. Il a été élu par acclamatio­n le 11 avril. M. Lapierre est propriétai­re des OEufs Lapierre à Saint-Gervais, dans ChaudièreA­ppalaches.
 ?? ?? Le président sortant de la Fédération des producteur­s d’oeufs du Québec, Paulin Bouchard, a été honoré pour ses 22 ans d’implicatio­n dans l’organisati­on.
Le président sortant de la Fédération des producteur­s d’oeufs du Québec, Paulin Bouchard, a été honoré pour ses 22 ans d’implicatio­n dans l’organisati­on.

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