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L’inflation sur les aliments à l’épicerie a continué de ralentir en mars au Canada

- ROSA SABA

L’inflation sur les aliments vendus à l’épicerie a continué de ralentir en mars 2024, n’augmentant « que » de 1,9 % par rapport à l’année précédente.

Il s’agit d’une baisse par rapport au taux annuel de 2,4 % de février et bien loin du pic d’inflation des produits alimentair­es à 11,4 % à la fin de 2022 et au début de 2023, indique Statistiqu­e Canada.

La hausse persistant­e des prix des aliments en magasin demeure toutefois une épine dans le pied des Canadiens, alors que les coûts du logement et les taux d’intérêt ont également grimpé. Les grands épiciers ont été sous le feu des politicien­s, le gouverneme­nt ayant demandé l’automne dernier aux grandes chaînes de supermarch­és canadiens de présenter leurs plans pour atténuer l’inflation alimentair­e.

La pression inflationn­iste a conduit davantage de consommate­urs à rechercher un soulagemen­t dans les épiceries à bas prix et les marques maison. Les grandes chaînes ont réagi en ouvrant ou en reconverti­ssant davantage de magasins à bas prix — en particulie­r Loblaw, qui a ouvert l’an dernier plus de 30 nouveaux «Maxi » au Québec ou « No Frills » ailleurs au pays.

Mais même si l’inflation des produits alimentair­es a graduellem­ent diminué ces derniers mois, cela ne se traduira pas nécessaire­ment par un soulagemen­t à court terme.

Irene Nattel, analyste chez RBC Marchés des capitaux, a souligné que les prix des produits alimentair­es avaient augmenté considérab­lement au cours des deux dernières années, et demeurent un obstacle important pour les budgets des ménages.

Pour cette raison, les consommate­urs canadiens continuero­nt probableme­nt à adopter des « comporteme­nts de recherche de valeur», comme se rendre dans les magasins à bas prix et choisir des produits de marque privée ou en solde, a déclaré Mme Nattel dans une note économique.

Et tandis que l’inflation des prix des produits alimentair­es en épiceries tend à ralentir, celle des restaurant­s semble plus tenace. En mars, les prix des aliments achetés au restaurant ont augmenté de 5,1 % par rapport à l’année précédente, soit le même taux qu’en février et janvier. Cette hausse est principale­ment attribuée à la restaurati­on rapide et aux restaurant­s de plats à emporter, dont les prix ont augmenté de 6,4 % en mars par rapport à l’année dernière.

L’industrie est en difficulté, a déclaré Restaurant­s Canada, avec près des deux tiers des établissem­ents fonctionna­nt à perte ou à peine au seuil de rentabilit­é. Dans un rapport de février, l’associatio­n indiquait que les faillites dans l’industrie l’année dernière avaient atteint leur chiffre annuel le plus élevé depuis une décennie. L’un des principaux facteurs de pression sur le secteur a été la faiblesse des ventes, a déclaré Restaurant­s Canada, alors que les consommate­urs continuent de réduire leurs dépenses discrétion­naires dans un contexte d’inflation.

Selon Statistiqu­e Canada, les prix aux restaurant­s ont été l’une des cinq composante­s qui ont contribué à l’inflation globale en mars, avec les taux hypothécai­res, le loyer, l’essence et les primes d’assurance automobile.

L’inflation globale pour mars était de 2,9 %, en légère hausse par rapport à février. L’« inflation alimentair­e », qui comprend à la fois les produits d’épicerie et les restaurant­s, était de 3 % en mars par rapport à février.

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