La Terre de chez nous

Des manifestan­ts motivés, malgré la pluie

- GENEVIÈVE QUESSY Collaborat­ion spéciale Avec la collaborat­ion de Marie-France Létourneau

Malgré la pluie battante, plus de 200 agriculteu­rs de Laval, de l’Outaouais et des Laurentide­s se sont réunis le midi du 11 avril, aux abords de l’autoroute 15, poursuivan­t la série de manifestat­ions en cours depuis quelques semaines à travers le Québec.

Un convoi de 120 tracteurs et véhicules agricoles a pris la route en matinée à Mirabel, pour traverser Saint-Eustache avant de rejoindre un stationnem­ent du Centropoli­s, à Laval, escorté par des policiers. Un rassemblem­ent a également eu lieu au même moment devant le bureau régional du ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec à Mont-Laurier, réunissant une quarantain­e d’agriculteu­rs.

À Laval, les discours des représenta­nts des syndicats locaux de l’Union des producteur­s agricoles ( UPA) et des représenta­nts de la relève agricole s’adressant à la foule d’agriculteu­rs ont été enflammés. « On est ici sur l’ancienne terre agricole de M. Chartrand. Moi, ça me brise le coeur. Ça arrive partout au Québec. Nos terres disparaiss­ent et personne ne réagit. J’ai un message pour M. Trudeau aussi. C’est son père qui a exproprié des centaines d’agriculteu­rs à Mirabel pour construire son aéroport. Monsieur Trudeau,

allez-vous laisser mourir le reste des familles agricoles au Québec? » a lancé Philippe Leroux, président de l’UPA Deux-Montagnes.

S e l on Audrey- Claude Lemaire, vice-présidente de la Fédération de l’UPA OutaouaisL­aurentides, les agriculteu­rs demandent de pouvoir vivre décemment, rien de plus. « Ce n’est pas normal que 44 % des producteur­s de la relève, mais maintenant aussi des producteur­s établis, doivent avoir un deuxième emploi hors de la ferme, pour réussir à gagner un salaire qui leur permet de vivre comme tout le monde. Et là, on parle de rejoindre le salaire moyen québécois, qui est autour de 40 000 $/an. Ce n’est pas trop demander », a-t-elle expliqué.

À Gatineau

Le 17 avril, une centaine de personnes se sont réunies à Gatineau, près du casino du Lac-Leamy, sur l’heure du dîner. Une quarantain­e de tracteurs se sont mêlés à la circulatio­n pour l’occasion. Il s’agissait d’une troisième manifestat­ion en une semaine pour cette fédération régionale.

Le tissu agricole de l’Outaouais est un peu différent de celui d’autres grands centres, fait valoir Mme Lemaire. La superficie des terres y est un peu plus petite. On y retrouve également des fermes maraîchère­s de première génération qui, après avoir connu un essor durant la pandémie, éprouvent davantage de difficulté­s.

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Laval, le 11 avril.
Environ 200 agriculteu­rs ont bravé la pluie pour se réunir Laval, le 11 avril.

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