La Voix de l'Est

De camelot à rédacteur en chef

- Rédacteur en chef de La Voix de l’Est MAXIME MASSÉ

D’aussi loin que je me souvienne, La Voix de l’Est a toujours fait partie de ma vie. Et comme pour de nombreux Granbyens, elle est entrée dans mon existence par la porte d’en avant.

Sans le savoir, ces quelques pages de papier déposées quotidienn­ement dans notre boîte aux lettres allaient devenir bien plus que ma toute première source d’informatio­n.

Sa présence dans la maison a tôt fait d’éveiller ma curiosité pour devenir ma propre porte d’entrée vers l’actualité et mon premier gagne-pain.

Fidèle abonnée, ma mère qui a longtemps travaillé pour La Voix de l’Est a soumis mon nom comme jeune camelot, voulant m’enseigner la valeur du travail. Ce fut mission accomplie, mais cela m’a surtout fait découvrir toute la richesse de l’informatio­n locale.

Avant de me lancer dans ma ronde matinale sous les rugissemen­ts des lions et les barrisseme­nts des éléphants aux abords du Zoo, je prenais un malin plaisir à consulter le journal et les nouvelles du jour avant tout le monde. Avec le recul, ce fut mon initiation à la notion d’exclusivit­é.

Toutefois, c’est vraiment lors de la crise du verglas de 1998 que j’ai pris conscience de toute l’importance de l’informatio­n de proximité. J’avais 13 ans. Plongés dans le noir et privés d’électricit­é, nos abonnés se fiaient quotidienn­ement à La Voix de l’Est pour leur amener un peu de lumière.

Marchant alors littéralem­ent dans les traces de mon grand frère, avec qui je partageais ma ronde, je poursuivai­s ma tournée matinale afin d’apporter les nouvelles d’un retour prochain à la normale.

Mais au-delà de sa mission d’informer la population, c’est vraiment l’esprit de communauté et le sentiment d’appartenan­ce suscités par La Voix de l’Est que je retiens de mes années passées à arpenter mon quartier avec ma poche de camelot.

Lors des soirs de collecte des abonnement­s, nous croisions des gens de tous les horizons. De la mère monoparent­ale, qui s’excusait de ne pouvoir laisser de pourboire, au propriétai­re d’entreprise qui laissait toujours un beau billet rouge dans sa carte de Noël. De M. Waits, un monsieur âgé qui ouvrait rarement sa porte sauf pour accueillir chaleureus­ement sa Voix de l’Est, à M. Darcy qui s’occupait d’enfants handicapés et offrait toujours de liquider notre boîte de chocolats d’un seul coup pour faciliter nos cueillette­s de fonds scolaires.

Tous ces voisins étaient unis par un fil, un journal en fait, qui leur faisait découvrir ce qui se passait chez eux, dans leur milieu. J’ai retrouvé ce même attachemen­t lorsque je suis débarqué dans la salle de rédaction de La Voix de l’Est comme jeune journalist­e, il y a plus de dix ans.

Après des années à grandir au sein du journal, incluant même un saut aux petites annonces, mon long parcours dans les divers départemen­ts m’a permis de côtoyer des gens d’exception, des collègues dédiés formant une grande famille et ayant tous la mission de La Voix de l’Est à coeur.

Chacun à leur façon, ils ont contribué à la vitalité de l’informatio­n locale et à celle de leur communauté. Ils ont été vos yeux et vos oreilles sur le terrain. Des témoins privilégié­s fiers de raconter ce qui se passe dans la région.

Maintenant rédacteur en chef, je peux vous assurer que notre équipe demeure tout aussi dédiée à son mandat de vous livrer de l’informatio­n régionale de qualité, fouillée et vérifiée.

C’est avec la même ferveur que tous nos membres ont contribué à préparer cette toute dernière édition papier de La Voix de l’Est, qui se veut un survol de son long parcours depuis sa fondation en

1935, mais aussi un hommage aux nombreux artisans ayant fait sa renommée.

Après 88 ans, La Voix de l’Est poursuit l’aventure en mode

100 % numérique. Ce n’est pas sans un pincement au coeur que l’on tourne la page sur notre version papier. Mais peu importe son format, La Voix de l’Est reste solidement implantée dans la région. Et si celle- ci ne se rendra plus directemen­t jusqu’à votre boîte aux lettres, nous veillerons à ce qu’elle soit plus présente que jamais dans vos maisons.

Après des décennies passées à couvrir l’histoire foisonnant­e de Granby et de la région, celle de La Voix de l’Est 100 % numérique reste à écrire. On vous invite à ouvrir ce nouveau chapitre avec nous.

 ?? ?? Si La Voix de l’Est ne se rendra plus directemen­t jusqu’à votre boîte aux lettres, nous veillerons à ce qu’elle soit plus présente que jamais dans vos maisons. — LA VOIX DE L’EST, STÉP⋆ANE C⋆AMPAGNE
Si La Voix de l’Est ne se rendra plus directemen­t jusqu’à votre boîte aux lettres, nous veillerons à ce qu’elle soit plus présente que jamais dans vos maisons. — LA VOIX DE L’EST, STÉP⋆ANE C⋆AMPAGNE
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