La Voix de l'Est

CES ANNONCEURS DE LA PREMIÈRE HEURE

- KARINE BLANCHARD karine.blanchard@lavoixdele­st.ca La compagnie J. A. Comeau, devenue Comeau et Fils, offrait toutes sortes de services et vendait différents articles, dont des rasoirs, des radios et des glacières électrique­s.

Les entreprise­s Comeau et Fils, ainsi que Girardot et Ménard, toutes deux bien établies dans le paysage granbyen, ont été parmi les toutes premières à annoncer leurs produits et services dans les pages de

il y a 88 ans.

La Voix de l’Est,

En feuilletan­t les premières éditions du journal grand format imprimées en 1935, on découvre que des entreprise­s encore aujourd’hui en opération étaient parmi les premières à être des clients pour l’achat de contenu publicitai­re dans nos pages.

La compagnie J.A. Comeau, s’affichant désormais sous l’appellatio­n Comeau et Fils, avait déjà pignon sur rue au centre-ville de Granby à cette époque. Dirigée par Joseph Ambroise Comeau, elle était à la fois une entreprise de services, et elle vendait aussi toutes sortes d’articles.

La découverte d’une publicité datant de 1935 nous apprend que son magasin offrait notamment des radios, des rasoirs, des lampes et des glacières. Elle récupérait aussi, en échange d’argent, des batteries, des pneus et des brûleurs à l’huile, entre autres. « Au départ, ce n’était pas un plombier. Il vendait des systèmes de chauffage à l’huile », explique Nathalie Dionne, l’actuelle propriétai­re avec ses frères et son neveu Marc-Antoine.

L’entreprise a ensuite appartenu à Jacques Comeau puis Grégoire Dionne, employé de longue date, l’a achetée en 1981. « Les gens pensent que nous sommes des Comeau, mais nous sommes des Dionne. Et c’est la même famille qui est dans l’entreprise depuis ce temps- là, mais ce n’est plus du tout la même entreprise », raconte Mme Dionne.

Son père, décédé au printemps 2022, était plombier, mais il a aussi été électricie­n par moment. « Il avait le contrat de remplacer les ampoules de la croix lumineuse de Rougemont », précise M. Dionne, qui a d’ailleurs retrouvé de vieux isolateurs de poteau électrique dans les locaux du commerce.

L’enseigne lumineuse qui trône toujours sur la rue Principale est là pour rester. Qu’importe l’adresse où s’installero­nt les quartiers généraux de l’entreprise, pas question pour les propriétai­res de s’en départir. « L’enseigne va nous suivre », assure Marc-Antoine Dionne.

Le lien d’affaires entre le journal et Comeau et Fils, un service principale­ment de plomberie et de système de chauffage, a toujours été d’une grande importance. « Mon père faisait affaire avec du monde local et il était loyal », racontent les deux membres de la famille Dionne.

UNE AMBULANCE, UN CORBILLARD ET DES FLEURS

Le Complexe funéraire Girardot, ancienneme­nt connu sous le nom Girardot & Ménard, était aussi du nombre des annonceurs retrouvés dans les premières publicatio­ns de La Voix de l’Est. À cette époque, l’entreprise avait pignon sur la rue Principale, où loge actuelleme­nt Le Grimoire, et avait une succursale à Saint-Césaire. Le hasard veut que son local fût voisin de celui de J.A. Comeau.

En plus d’offrir des services funéraires, l’entreprise vendait des fleurs et offrait du transport... ambulancie­r. « C’était une pratique courante à l’époque, se remémore Julie Girardot, qui exploite l’entreprise familiale avec sa fille Emmanuelle, celle- ci représenta­nt la cinquième génération. Ils allaient chercher une personne accidentée, par exemple, pour la conduire à l’hôpital. Si elle décédait, on allait la chercher à l’hôpital pour le service funéraire. »

En affaires depuis 113 ans, l’entreprise a élu domicile à Granby en 1929. Les installati­ons du centrevill­e, détruites par un incendie vers 1978, ont incité la compagnie à offrir tous ses services à la même adresse, rue Dufferin, où un salon funéraire anglophone était ouvert. Depuis 2004, elle est située sur la rue Dufferin, mais à côté du cimetière, près de la rue Bourget.

Mme Girardot ne savait pas que l’entreprise familiale annonçait depuis aussi longtemps dans les pages du quotidien. « À l’époque, ça devait être le seul outil de communicat­ion que les familles pouvaient avoir. C’était la façon de rejoindre le plus grand nombre de membres de la famille pour annoncer le décès », dit-elle.

Jeune adulte, Julie Girardot se souvient qu’elle effectuait des allers- retours entre le salon funéraire et les bureaux du journal pour déposer en mains propres les avis de décès ou les annonces d’une messe anniversai­re. De nombreux exemplaire­s de La Voix de l’Est étaient aussi achetés par l’entreprise pour les remettre aux familles où l’avis de décès était publié.

« La Voix de l’Est, c’est le plus vieux journal de Granby. Il a une belle notoriété » , conclut Julie Girardot, qui est toujours l’une des fidèles clientes.

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— LA VOIX DE L’EST, JIMMY PLANTE

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