DE VOS DÉCIDEURS
Robert Desmarais, conseiller à la direction générale de la MRC et du CLD de Brome-Missisquoi
Q : Quel est votre premier souvenir ( personnel, familial ou autres) ou votre moment le plus marquant lié à La Voix de
l’Est ?
R : C’est plutôt une période marquante qui démontre l’importance de l’information locale. En 1987 et 1988, il y a eu un débat féroce sur l’avenir du mont Pinacle à Frelighsburg : devrait-on vouer cette montagne à la conservation naturelle ou au développement domiciliaire et récréatif ? Deux camps s’affrontaient sur cette question et la MRC de Brome-Missisquoi était au centre de ce débat. La Voix de
l’Est a couvert le sujet de façon très intense par une approche « terrain » , ce qui a permis aux lecteurs d’être bien informés et de comprendre les motivations des deux camps. Trente-cinq ans plus tard, il est plus facile d’analyser le travail journalistique, mais à l’époque, les émotions (incluant les miennes) étaient à fleur de peau.
Q : Avez- vous un souvenir d’une entrevue, de votre premier entretien, anecdote ou moment fort vécu dans le cadre de vos fonctions en lien avec La
Voix de l’Est ?
R : Je me souviens de l’époque où le journal a dû se résoudre à se métamorphoser ou à disparaître. Avec le préfet Arthur Fauteux et le conseil de la MRC, nous avions déterminé qu’il était absolument primordial d’appuyer le virage du seul quotidien de notre région.
Nous nous sommes engagés à soutenir le nouveau journal par l’achat de campagnes de publicité et de numéros spéciaux sur Brome-Missisquoi. La complicité avec la direction du journal a toujours été excellente et nous avons toujours respecté l’indépendance journalistique.
Q : Ayant la mission d’informer nos lecteurs dans vos législations respectives, qu’est-ce que cela signifie pour vous d’avoir la présence d’un média comme
La Voix de l’Est, qui tourne la page sur son édition papier pour finaliser son virage 100 % numérique, sur le territoire que vous représentez ?
R : Le travail de journalistes professionnels qui couvrent le «terrain » est essentiel, selon moi, pour informer la population, entretenir des relations, permettre les débats sur des questions d’intérêt public, maintenir la confiance de celle-ci à l’égard de ses institutions et augmenter le sentiment d’appartenance à sa communauté. Compte tenu que la solution 100 % numérique permet au journal de poursuivre sa mission, il faut malheureusement de résigner à ne plus avoir ce contact physique avec le journal papier. C’est un autre exemple de notre époque d’adaptation.
Q : Vos souhaits pour l’avenir de La Voix de l’Est dans le contexte de la crise des médias que l’on connait ?
R : Je souhaite que le gouvernement fédéral, notamment, puisse constituer un fonds suffisant, à partir des contributions des géants du web, pour compenser les pertes de revenus publicitaires du journal pour lui permettre de remplir son rôle avec efficacité et dignité.