L'actu

«Des victimes ont dû quitter l’armée»

Peu de femmes militaires osent porter plainte après une agression sexuelle. Elles en sont dissuadées par leurs supérieurs.

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DLES FAITS

ans La Guerre invisible (éditions Les Arènes & Causette), l e s deux journalist­es Leila Miñano et Julia Pascual ont enquêté sur les violences (verbales ou physiques) dont sont victimes les femmes au sein de l’armée française. Elles décrivent une cinquantai­ne de cas : harcèlemen­t sexuel, agressions, viols… Des femmes ont osé leur en parler. Interview de Julia Pascual.

ELLE A DIT

• Milieu masculin. « L’armée est un bastion masculin où les hommes ont le monopole du métier de soldat et des valeurs de courage, d’ honneur, de force… C’est l’identité même du militaire. Pour certains hommes, les femmes dans l’armée viennent leur piquer leur poste ou sont favorisées. Elles n’ont donc pas leur place. Il y a une attitude de rejet, de jalousie. » • Alcool, drogue et isolement. « Il y a toujours eu une surconsomm­ation d’alcool et de stupéfiant­s au sein des armées. Des études de médecins militaires le confirment. Les recrues sont jeunes. Elles trompent ainsi leur ennui ou fuient la tension. C’est aussi vrai lors des Opex, avec la dif- ficulté supplément­aire d’être éloigné de sa famille. Dans ces moments-là, le risque de passage à l’acte violent est accru. Des cas concernent aussi des officiers. » • Omerta. « La hiérarchie est hypocrite à ce sujet : officielle­ment, rien à signaler. On ne constate pas non plus une énorme solidarité féminine. Le poids de l’institutio­n

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