Le Carillon

LE MONDE DE L’AVIATION

Voyager d’Embrun à Lachute en seulement 30 minutes ? Impossible, direz-vous…

- CAROLINE PRÉVOST caroline.prevost@eap.on.ca

Mais, c’est le temps que ça pourrait vous prendre si vous faisiez le trajet dans les airs, c’est-à-dire en survolant l’Est ontarien; d’Embrun à Chute-À-Blondeau, en passant par Casselman, Saint-Isidore et Vankleek Hill, pour ensuite traverser la rivière des Outaouais et atterrir à Lachute. En fait, c’est le temps que ça prend à Mathieu Gratton et son RV-6, un avion de constructi­on amateur bâti en 1997, dont la vitesse de croisière est d’environ 275 kilomètres à l’heure pour faire le voyage entre sa région natale et sa région adoptive. L’homme originaire d’Embrun et résidant désormais à Saint-Colomban est propriétai­re de deux avions qu’il garde précieusem­ent dans son hangar de l’aéroport de Lachute.

Pour lui comme pour bien des gens qui fréquenten­t cet aéroport, l’aviation est une véritable passion. « À l’aéroport de Lachute, il y a plein de gens passionnés par l’aviation. On y retrouve des commerçant­s liés au domaine de l’aviation ainsi que des résidents qui habitent directemen­t sur le site. Pour certains, leur hangar est leur chalet... leur avion remplace le bateau ! Pour plusieurs, c’est leur résidence principale », a expliqué ce pilote passionné. Pour celui-ci l’intérêt pour ce passe-temps quelque peu hors du commun lui provient d’il y a très longtemps. « Mon père, Gilles Gratton, a commencé à piloter en 1978. Il était vétérinair­e à Embrun. Et moi j’étais en deuxième année quand il a eu sa licence, et je le suivais partout où je pouvais. À chaque fois que j’avais l’occasion d’aller en avion, j’y allais. Et après ça, j’ai eu ma licence en 1988, à l’âge de 17 ans. » Mathieu Gratton est aujourd’hui complèteme­nt plongé dans ce domaine qui le passionne. En plus d’entretenir et de piloter ses propres avions durant ses temps libres, il travaille chez L3 MAS, à Mirabel, où on effectue la réparation, l’entretien et la modernisat­ion des avions de chasse canadiens, les CF-18 Hornet. M. Gratton a étudié en génie mécanique à l’Université d’Ottawa. Faire de la mécanique sur des avions est donc un aspect important de sa passion pour l’aviation. Mais l’expérience en vol est aussi, en soi, une composante assez extraordin­aire de cette passion.

EXPÉRIENCE EN VOL !

Et notre journal peut en témoigner, car Mathieu Gratton nous a fait voyager d’Embrun à Lachute, puis de Lachute à Embrun. C’est une expérience qui permet de se sentir libre. Elle permet d’observer la beauté d’une région sous une autre perspectiv­e. Pour les

fins du reportage, nous nous sommes envolés avec l’avion de M. Gilles Gratton; un Stinson 108, recouvert en toile, bâti en 1946 et dont la vitesse de croisière est d’environ 185 kilomètres à l’heure. Mathieu en a un identique à celui-ci. L’allée et le retour ont chacun duré près d’une quarantain­e de minutes. Durant le décollage et l’atterrissa­ge, une bonne dose d’excitation et de fébrilité a su se faire sentir ! Et pendant ces 80 minutes de vol, la beauté de Prescott et Russell vu des airs, avec ses paysages verts à n’en plus finir, nous a impression­nés.

Il est particuliè­rement intéressan­t de pouvoir observer des villes ou des villages connus dans la vie de tous les jours à partir d’environ 1500 mètres d’altitude; ceux-ci deviennent soudaineme­nt soit plus petits, soit plus grands par rapport à l’image que l’on s’en fait dans nos esprits. Observer Mathieu Gratton piloter son engin a aussi été très impression­nant. Il semblait tellement à l’aise qu’on le croyait au volant d’une voiture!

L’adrénaline sait se faire sentir lorsque l’on peut prendre le contrôle du manche de l’avion (le volant). Et c’est ce que M. Gratton nous a permis de faire pendant quelques minutes ! Rester parallèle à l’horizon était le mot d’ordre. Et c’était tout un défi, et un beau défi à relever ! Il faut toutefois avouer que le fait que M. Gratton ait gardé en grande partie le contrôle des commandes, grâce aux pédales qui agissent sur la gouverne de direction qui se trouve sur la queue de l’avion, était plutôt rassurant. Bref, en s’aventurant un peu ainsi dans le monde de l’aviation, on réussit à comprendre assez bien pourquoi cela devient pour certains une passion. Et contrairem­ent à ce que l’on pourrait penser, cette passion n’est pas seulement accessible pour les personnes plus en moyens; c’est en fait plutôt abordable.

M. Gratton a expliqué que, pour commencer, un avion d’entrée de gamme, peut coûter environ 25 000 $. On ajoute de 2000 à 3000 $ de frais d’entretien annuels, puis environ 1500 $ en assurances… et on réalise que c’est comparable à une passion pour la moto ou pour les voitures, par exemple.

TROISIÈME ÉDITION DU RENDEZ-VOUS AÉRIEN DE L’APPAL

Pour partager avec la population cette passion pour l’aviation, l’Associatio­n des Pilotes et Propriétai­res de l’Aéroport de Lachute (APPAL) tiendra, le 25 août prochain, de 10 h à 14 h, la troisième édition de son Rendez-Vous Aérien. Ce sera une occasion pour eux de se faire connaitre davantage, de montrer leur aéroport, dont ils sont fiers, et de satisfaire la curiosité de jeunes ou moins jeunes qui sont attirés par l’aviation.

Pendant cette journée, plusieurs pilotes bénévoles seront disponible­s pour offrir des tours d’avion en échange de dons. Tous les profits de cet évènement seront dirigés aux Bons déjeuners d’Argenteuil.

En plus des tours d’avion, des avions seront également en exposition. Il y aura aussi un marché aux puces pour aviateurs (pièces d’avion, articles de pilote en vente), une épluchette de maïs et un barbecue de

hot-dogs. Un jeu gonflable pour enfant sera aussi installé. Tous sont invités à participer à cet évènement et à vivre une expérience aérienne hors du commun… car, pour reprendre les mots de Mathieu Gratton

Tant qu’on n’a pas essayé, on ne peut pas vraiment savoir ce que c’est !

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 ??  ?? Faire de la mécanique sur des avions est un aspect important de la passion pour l’aviation de Mathieu Gratton. Mais l’expérience en vol est aussi, en soi, une composante assez extraordin­aire de celle-ci. Et notre journal peut en témoigner, car Mathieu Gratton nous a fait voyager d’Embrun à Lachute, puis de Lachute à Embrun. Pour les fins du reportage, nous nous sommes envolés avec l’avion du père de Mathieu, Gilles Gratton. C’est un Stinson 108, recouvert de toile, bâti en 1946 et dont la vitesse de croisière est d’environ 185 kilomètres à l’heure. Mathieu Gratton en a un identique à celui-ci. – photos Caroline Prévost
Faire de la mécanique sur des avions est un aspect important de la passion pour l’aviation de Mathieu Gratton. Mais l’expérience en vol est aussi, en soi, une composante assez extraordin­aire de celle-ci. Et notre journal peut en témoigner, car Mathieu Gratton nous a fait voyager d’Embrun à Lachute, puis de Lachute à Embrun. Pour les fins du reportage, nous nous sommes envolés avec l’avion du père de Mathieu, Gilles Gratton. C’est un Stinson 108, recouvert de toile, bâti en 1946 et dont la vitesse de croisière est d’environ 185 kilomètres à l’heure. Mathieu Gratton en a un identique à celui-ci. – photos Caroline Prévost
 ??  ?? Pendant les 80 minutes de vol, nous avons été impression­nés par la beauté de Prescott et Russell vu des airs, avec ses paysages verts à n’en plus finir.
Pendant les 80 minutes de vol, nous avons été impression­nés par la beauté de Prescott et Russell vu des airs, avec ses paysages verts à n’en plus finir.
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Mathieu Gratton est aujourd’hui complèteme­nt plongé dans ce domaine qui le passionne. En plus d’entretenir et de piloter ses propres avions durant ses temps libres, il travaille chez L3 MAS, à Mirabel, où on y effectue la réparation, l’entretien et la modernisat­ion des avions de chasse canadiens, les CF-18 Hornet. L’observer piloter son engin est très impression­nant. Il se montrait tellement à l’aise, qu’on le croyait au volant d’une voiture !
 ??  ?? Il est particuliè­rement intéressan­t de pouvoir observer des villes ou des villages connus dans la vie de tous les jours à partir d’environ 1500 mètres d’altitude; ceux-ci deviennent soudaineme­nt soit plus petit, soit plus grand par rapport à l’image que l’on s’en fait dans nos esprits.
Il est particuliè­rement intéressan­t de pouvoir observer des villes ou des villages connus dans la vie de tous les jours à partir d’environ 1500 mètres d’altitude; ceux-ci deviennent soudaineme­nt soit plus petit, soit plus grand par rapport à l’image que l’on s’en fait dans nos esprits.

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