SARAH CLOUSTON, UN JEUNE ESPOIR AU SOMMET
«C’est une élève extraordinaire: elle a de bonnes notes, elle est sur le tableau d’honneur de l’école, elle est gentille, bilingue, préoccupée par l’environnement, bref, une étudiante accomplie. Elle a été la première à faire une cafétéria verte dans notre école.» Voilà ce qui a servi de présentation à Sarah Clouston, par la directrice de son école.
Déjà, une telle présentation n’est pas un mauvais départ pour celle qui va bientôt entamer ses études postsecondaires. Mais lorsque la présentation vient de Anne Laflamme, directrice de l’École secondaire publique Le Sommet, à Hawkesbury, reconnue pour son programme pédagogique du Bac International (IB), on peut légitimement en déduire que cette jeune fille va aller très loin. Surtout qu’elle fait partie de la première cohorte de quatre autres filles qui vont obtenir leur diplôme du IB cette année. ©2Q est très, très fier d’elles. Cela fait déjà six ans que le programme existe», a lancé la directrice, ravie.
Petit détail qui ne va surtout pas lui nuire dans ses futures études universitaires en génie, qu’elle planifie d’entamer à l’Université de Toronto. Sarah est une élève surdouée. En troisième année du primaire, on lui avait administré le test Otis-Lennon afin de déterminer sa douance.
Dans le cadre du programme du IB, il y a une filière qui s’appelle Créativité Activité Service, qui offre aux élèves la possibilité de s’investir dans des projets qui leur tiennent à coeur, que ce soit des services communautaires, diverses activités ou des initiatives artistiques. Sarah a profité de cette occasion pour entreprendre un projet spécial, autant pour elle que pour sa mère. Elle est allée à SaintFrançois d’Assise, un lieu de pèlerinage en Italie, connu pour sa beauté et son isolement, sur une colline haute, couverte de cyprès vénérables. La mère et la fille ont choisi cet endroit parce que la mère de Sarah est une vétérinaire et Saint-François est le saint patron des animaux. «C’est quelque chose qu’on adore faire ensemble, moi et ma mère: les longues marches. On travaille très bien ensemble, on s’encourage. C’est un mélange de spirituel et de physique. Après chaque journée de 20-30 km de marche, je me sens tellement accomplie! Tu vois de quoi tu es capable et pour moi, ça me donne beaucoup de courage et de force. Je me sens très fière à la fin du trajet. J’aimerais continuer à faire ça pour le restant de ma vie!», s’est-elle exclamé. Comment un voyage peut-il compter pour un projet scolaire, on pourrait bien se le demander? D’abord, il y a beaucoup de planification au niveau de l’horaire, des choses qu’il faut amener, de l’eau qu’il faut porter sur soi, sur des parcours parfois très isolés; ensuite, des photos pour documenter son projet; et finalement, la rédaction d’un résumé de son voyage, incluant ce qu’elle a appris et les difficultés rencontrées.
Il y a un an, elle avait décidé de faire une virée verte pour la cafétéria de son école, en interpelant plusieurs entités dans la discussion, dont le conseil scolaire, le fournisseur de la cafétéria, le chef concierge et la direction. «J’ai vraiment voulu aider la gestion environnementale de notre école. Pour beaucoup de jeunes de mon âge, l’environnement est très important et moi aussi, ça me tient à coeur», at-elle expliqué. Cela consistait en la réduction du plastique à usage unique dans la cafétéria et son remplacement par des couverts et des assiettes réutilisables. Aujourd’hui, dans sa dernière année de secondaire, l’étudiante n’a plus autant de temps pour consacrer à ce projet, pour aider sa longévité. Même si le projet n’a pas été un succès total, Sarah a quand même appris une leçon importante qui lui servira assurément dans toutes ses futures initiatives. «C’est bon qu’on puisse apprendre de nos erreurs et j’ai appris avec ce projet qu’il me faudra trouver quelqu’un pour m’aider la prochaine fois. Mais j’espère que j’ai semé les graines du changement», a-t-elle conclu en souriant.