LA VOLONTÉ DE VIVRE
La chanteuse et militante Nathalie Simard était à Hawkesbury le 6 mars. Invitée par la Maison Interlude dans le cadre des activités entourant la Journée internationale des femmes, elle est venue donner une conférence avec les deux autres cohôtesses de la trilogie Je veux vivre.
«Attachez-vous, ce n’est pas le Village de Nathalie», a lancé Nathalie Simard, après être arrivée sur scène en chantant Je veux vivre, la chanson-thème de l’oeuvre du même nom. La trilogie Je veux vivre se veut d’abord un livre, un disque et une série de conférences sur toutes sortes de violence, comme la violence conjugale, l’inceste ou encore l’intimidation et la violence envers les ainés.
La salle de réception du club de golf La Cité, qui a prêté la salle à l’organisation, était remplie. Des kiosques de différents organismes de défense des femmes étaient dressés pour transmettre informations et ressources aux personnes présentes.
SALLE COMBLE ET COMBLÉE
La soirée a commencé par diverses présentations, entre autres par Agata Michalska, directrice régionale de Centraide dans l’Est ontarien. Celle-ci a exhorté les femmes à s’engager dans divers organismes locaux. Marie-Noëlle Lanthier, cofondatrice de Leadership féminin Prescott et Russell, a incité les femmes à se joindre à des conseils d’administration. Finalement, les femmes de Je veux vivre sont venues sur scène, Nathalie Simard en tête. À en juger par les applaudissements nourris de la salle, cela été un moment magique pour l’auditoire, un moment très spécial.
Et tant mieux, car cette portion de la soirée, où alternaient faits, anecdotes et vidéos souvent très troublantes, avait besoin d’une certaine dose d’humour et de convivialité. À ce chapitre, il faut dire que Nathalie Simard n’a rien perdu de son aplomb ni de son charisme.
UNE PORTE-PAROLE
Tout semble avoir été dit sur le combat que Nathalie Simard a livré depuis bien avant ses révélations, il y a 15 ans. Alors âgée de 35 ans, elle a dévoilé publiquement avoir été victime de violence sexuelle de 9 à 12 ans, aux mains de son imprésario. Au cours des ans, elle a dû se battre contre les mauvaises langues, certains médias, l’influence bien réelle de son agresseur pédophile, et surtout ses démons intérieurs. «J’ai dû oublier qui j’étais avant d’être capable de dénoncer, a-t-elle confié, oublier que j’étais Nathalie du Village, la p’tite Simard.»
SENSIBILITÉ ET OUVERTURE
En entrevue, Nathalie Simard n’évite aucune question, prenant même les devants. «Je pense que c’est au niveau de la prévention et de la sensibilisation que tout se passe», a-t-elle insisté. Elle a d’ailleurs souligné l’importance de centres comme la Maison Interlude, qui en plus d’héberger les femmes en situation de danger, offre une panoplie de ressources en matière d’éducation.
Nathalie Simard a transposé son combat personnel en croisade pour la prévention de la violence envers les femmes, les enfants et les ainés. «J’ai ce don de transformer le négatif en positif, a-t-elle affirmé. Je me vois un peu comme une missionnaire.» Elle ajoute: «La vie, ce n’est pas que des paillettes et des confettis, il y a la réalité.» Cela ne veut pas dire qu’il faut bannir les paillettes. Après tout, en plus de la tournée Je veux vivre, Nathalie Simard mène une tournée musicale intitulée L’amour a
pris son temps, avec sa fille Ève, âgée de 26 ans.