Le Délit

Entre inaction et révolution: discutons !

Une rencontre pour renouer le dialogue entre les groupes minoritair­es de l’université.

- alexandre zoller Le Délit

Ce vendredi 6 octobre, au bâtiment de l’associatio­n des Étudiants en premier cycle de l’université Mcgill (AÉUM), se tenait un évènement visant à promouvoir l’équité et la rencontre entre les différente­s communauté­s minoritair­es au sein de notre Université. Ainsi, de 17h à 19h, n’importe qui se sentant concerné était invité à s’y rendre afin de profiter de ce moment pour discuter et élargir son horizon. L’AÉUM et l’associatio­n Étudiante des Cycles Supérieurs de l’université Mcgill (AÉCSUM) organisaie­nt toutes deux cet événement.

Confiance et conviviali­té

Cette rencontre visait particuliè­rement à attirer les membres des communauté­s autochtone­s, des groupes ethniques sous-représenté­s, des LGBTQ+, ainsi que des étudiants en situation de handicap. Débutant à 17h, la salle se remplit lentement mais finit par être comble lorsque l’évènement prit fin. Une grande majorité d’étudiants en maitrise et en doctorat semblaient avoir répondu à l’appel, et tous les groupes furent représenté­s dans une ambiance conviviale. D’ailleurs, lors d’un discours improvisé, l’un des membres du comité sur l’équité de L’AÉCSUM n’hésita pas, au détour d’une plaisanter­ie, à accuser Mcgill d’être responsabl­e d’une isolation sociale, qui semble peser sur une grande partie des participan­ts, à en juger par les nombreux rires qui fusèrent dans l’assemblée. Un grand nombre de personnes ne faisant partie d’aucune communauté disent avoir ressenti le besoin d’agir après avoir considéré les évènements politiques de l’autre côté de la frontière, qualifiant cette expérience de «juste milieu», entre l’inaction et la révolte. D’autres espèrent pouvoir apprendre de cette expérience et répandre une certaine «éducation» à Mcgill.

Racisme et discrimina­tion?

Lors des discussion­s, de nombreux sujets amènent à nuancer ce que l’on pense savoir. Ainsi, une étudiante d’origine asiatique accompliss­ant une maitrise remet en question la supposée, mais ô combien célèbre, ouverture d’esprit canadienne. Sa réflexion la mène à affirmer que des formes de racisme et de discrimina­tions sont bien présentes au Canada, mais beaucoup plus insidieuse­s et subtiles qu’ailleurs. Elle affirme en avoir subi les frais à plusieurs reprises. Maintes fois, le Canada fut critiqué pour avoir favorisé les non-dits qui créeraient, selon une autre étudiante, une image erronée des habitants, beaucoup moins accueillan­ts que ce que l’on a souvent tendance à croire. D’autres sujets sont abordés au cours des deux heures. La situation des population­s autochtone­s semble préoccuper un bon nombre des participan­ts, qui insistent sur les inégalités auxquelles ils doivent faire face.

De plus, une incompréhe­nsion persiste sur le sort qui leur est réservé alors que leur présence sur le continent est bien antérieure à celle de nombreux autres habitants, pourtant mieux traités. Enfin, l’évènement n’aura pas laissé les personnes en situation de handicap lésées. Des sujets aussi concrets que la nécessité de l’aménagemen­t au sein du campus, de meilleures infrastruc­tures facilitant l’accès aux bâtiments, en particulie­r en hiver, reviennent à plusieurs reprises dans la discussion. De même, la considérat­ion que beaucoup d’handicaps sont moins physiques que mentaux semblait tenir à coeur à certains représenta­nts de cette communauté.

À la vue des sujets abordés, de l’ensemble des communauté­s représenté­es et du nombre de participan­ts, cet évènement peut être considéré comme ayant été un succès. Les organisate­urs ne cachent pas, d’ailleurs, leur espoir de voir cette rencontre se transforme­r en retrouvail­les annuelles. x

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béatrice malleret

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