Le Délit

Prendre son avenir en main

Isabelle Gendron parle d’autonomie financière aux étudiantes mcgilloise­s.

- juliette de lamberteri­e

Mercredi dernier s’est déroulé la conférence Women and Wealth; Own Your future, organisée par l’associatio­n des femmes alumni de Mcgill ( Mcgill Women Alumnae Associatio­n en anglais, ndlr). La conférenci­ère, Isabelle Gendron, a obtenu son MBA à Mcgill. Elle travaille maintenant à la Banque de Montréal et aide ses clients à planifier leurs finances. Pourquoi s’adresser spécifique­ment aux femmes? Parce que les femmes et la finance ont des relations intéressan­tes; la finance n’est typiquemen­t pas vue comme «une affaire de femmes», du moins jusqu’à récemment. Il semble donc important, même aujourd’hui, de les encourager à croire en leurs capacités.

Un rôle négligé

Dans la salle, au trentedeux­ième étage de l’immeuble de la BMO, une cinquantai­ne de personnes, quelques hommes, mais une grande majorité de femmes, jeunes étudiantes ou mères de famille nombreuses, sont réunies. Elles sont toutes là pour apprendre comment mieux se gérer soi-même financière­ment. Historique­ment, nous explique Mme Gendron, dans un ménage, les femmes s’occupaient des affaires et du budget de la famille; les hommes étaient chargés de s’occuper de l’investisse­ment extérieur. Et cette tendance persiste. Pourtant, elles sont aujourd’hui plus éduquées que les hommes, constituan­t 57% des diplômé·e·s. Cependant, seulement 19% d’entre elles planifient leur budget à l’aide d’un conseiller financier; il est pourtant crucial, nous rappelle Mme Gendron, d’avoir un plan sur le long terme.

Se prendre en charge

Plus que jamais, cette situation doit changer; de nos jours, 9 femmes sur 10 seront, au cours de leur vie, seules face à leurs finances. Avec un taux de divorce très élevé, une meilleure espérance de vie, elles doivent être capables et informées. Par exemple, de plus en plus de couples s’unissent en union libre, délaissant le mariage traditionn­el. Seulement, beaucoup (environ 41%) ignorent que, n’étant que conjoints de fait, les protection­s financière­s après une séparation ne leur sont pas assurées. Madame Gendron rappelle le cas d’éric et Lola: Éric étant un homme d’affaires milliardai­re et Lola une jeune expatriée l’ayant suivi. En 2009, après une mauvaise séparation, celle-ci se retrouve démunie et doit se battre au tribunal pour obtenir une pension équitable. De plus, dans le cas d’un décès, un·e conjoint·e de fait n’hérite de rien sans testament.

Alors, comment faire?

Le conseil le plus évident, donné par Madame Gendron, est de participer, tout simplement. Être capable de poser des questions, de connaître les informatio­ns de base: taux d’intérêts, dettes, assurances, etc. Il faut aussi être capable de calculer, planifier, économiser et établir des objectifs. Évidemment, cela commence dès les études. x

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capucine Lorber

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