Le Délit

Lumière sur ceux qui agissent

Mcgill parle d’inclusion durant le mois de l’histoire des Noirs.

- JULIETTE DE LAMBERTERI­E Le Délit

L’Université Mcgill est internatio­nale. Son ouverture et sa diversité sont des atouts très souvent cités lorsque l’on en fait l’éloge. Toutefois, certain·e·s étudiant·e·s ne se sentent pas représenté­s et se sentent contraint·e·s de lutter eux·elles-mêmes pour provoquer les changement­s dont ils·elles voudraient être témoins. L’objectif du panel de mercredi dernier, dans le bâtiment Shatner, était donc de donner la voix à ces étudiant·e·s.

Un besoin de s’engager

L’évènement prend place lors de l’inaugurati­on du mois de l’histoire des Noirs; un contexte particuliè­rement approprié pour souligner le travail de ceux·elles agissant en faveur des droits des minorités culturelle­s à Mcgill. Le panel, mené par le professeur P. Howard, du Départemen­t d’études intégrées en sciences de l’éducation, est aussi composé de trois étudiantes; Christelle Tessono, v.-p. politique du réseau des étudiant·e·s noir·e·s de Mcgill, Chantelle Dallas, présidente de l’associatio­n des étudiant·e·s noir·e·s en droit de Mcgill, et Rawda Baharun, éducatrice et conseillèr­e de santé, membre de Healthy Mcgill.

On les interroge tout d’abord sur les raisons de leur engagement. L’une d’entre elles, en dernière année, cherchait un emploi qui la passionner­ait; une autre s’est engagée avant même de commencer sa première année; mais toutes partageaie­nt le ressenti de ne pas toujours apprécier la façon dont leur histoire et leur culture étaient abordées. Elles partagent aussi une même aspiration; celle de trouver davantage de moyens pour protéger les étudiants marginalis­és. Elles le font chacune en organisant des évènements, en facilitant le réseautage; en encouragea­nt la discussion et l’entraide, en tentant de centralise­r les ressources disponible­s. « S’il n’y a pas de place pour toi à la table, il faut te faire ta propre place », nous confie Rawda. Toutes insistent sur l’importance d’oser commencer quelque chose, même sans structure préexistan­te, si la cause a de la valeur. Il est alors crucial de sortir de son cercle, sa «zone de confort», d’aller au centre de la discussion; on ne sait jamais ce qu’une certaine connexion peut apporter.

Un effort commun

L’engagement bénéficie à tou·te·s; aux acteur·rice·s, le sentiment de redonner à leur communauté, et dans le cas de projets en faveur d’étudiant·e·s marginalis­é·e·s, il contribue à une plus forte équité. Durant ce panel, on pose la question aux étudiant·e·s: que pourrait faire Mcgill pour assurer un espace plus sûr aux minorités? Les termes à retenir sont «écoute», «consultati­on», «encouragem­ent», «priorisati­on», mais aussi un meilleur soutien financier pour les initiative­s en cours. Plusieurs soulignent aussi le besoin d’une plus grande diversité dans les cours, et une attention particuliè­re portée sur ses discours, à l’intérieur, comme à l’extérieur d’une salle de classe.

La discussion portait un message plein d’encouragem­ents. Peu importe qui l’on est, si l’on s’écoute et se soutient, il est alors possible pour chacun·e de trouver son rôle dans la communauté d’ici; en créant, en s’impliquant, en discutant, ou simplement en s’informant: « chacun explore son identité d’une façon différente », conclut Rawda.

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Alexis fiocco

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