Le Délit

Des logis pour tout le monde?

Le FRAPRU organisera une marche de 500km pour les logements sociaux.

- antoine milette-gagnon Le Délit

Le FRAPRU (Front d’action populaire en réaménagem­ent urbain, ndlr) prévoit pour septembre prochain une marche de 500 kilomètres entre Ottawa et Québec pour revendique­r l’importance du droit au logement. Le FRAPRU est un regroupeme­nt panquébéco­is d’une trentaine d’organismes qui définit sa mission comme étant «la promotion du droit au logement» selon la porte-parole Véronique Laflamme. Parmi les membres du regroupeme­nt se retrouvent des comités de logement, des associatio­ns de locataires et des comités de citoyen·ne·s.

En septembre prochain aura donc lieu une marche reliant Ottawa, capitale canadienne, et Québec, capitale du Québec. «Au FRAPRU, on constate que malgré toutes les interventi­ons du groupe[…], les gouverneme­nts [provincial et fédéral] en font trop peu pour faire respecter le droit au logement qu’ils se sont engagés à faire respecter il y a plusieurs années en signant le Pacte internatio­nal relatif au droits économique­s, sociaux et culturels », explique la porte-parole du regroupeme­nt. Partant d’ottawa pour se rendre à Québec en environ un mois, la marche organisée par le FRAPRU comptera également des journées thématique­s abordant différente­s facettes du droit au logement, comme le logement des étudiant·e·s et la situation des femmes en situation de violences conjugales.

L’appel aux dirigeants

Le FRAPRU qualifie cet évènement comme étant le «projet le plus ambitieux» de son histoire. Selon Véronique Laflamme, la marche a pour but d’interpelle­r les deux paliers de gouverneme­nt sur l’insuffisan­ce des investisse­ments dans les logements sociaux ( logement dont la location ne génère pas de profit, ndlr). «Ce n’est pas compliqué: il y a des surplus budgétaire­s à Québec! À Ottawa, il y a une Stratégie nationale sur le logement. Mais on a l’impression que les gouverneme­nts n’arrivent pas à prioriser une bonne fois pour toutes leurs investisse­ments dans le logement social», s’exclame la porte-parole. Par ailleurs, La Presse révélait cette semaine que la ville de Montréal possède environ 11 millions de dollars «dormant» dans ses coffres et qui sont destinés à l’établissem­ent de logements sociaux. En effet, depuis 2012, 13 millions de dollars avaient été recueillis auprès de promoteurs privés qui décidaient de ne pas inclure la norme de 15% de logements sociaux et de 15% de logements abordables dans les projets de plus de 200 unités. Or, depuis 2012, seulement 2 millions de dollars ont été investis dans la constructi­on de logements sociaux.

Situation du logement

Selon Véronique Laflamme, les problèmes liés au logement perdurent à Montréal et au Québec en général. En effet, ce sont plus de 195 000 ménages québécois qui consacrent plus de 50% de leurs revenus pour leur logement, ce qui est bien au-delà du 30% établi comme seuil de problème d’abordabili­té comme l’indique Statistiqu­es Canada. 87 000 de ces ménages se trouvent justement à Montréal. «Le marché privé ne permet pas de répondre aux besoins de tout le monde et surtout [pas] des ménages qui sont à faibles revenus», explique la porte-parole.

Le FRAPRU dénonce également les problèmes d’insalubrit­é et d’accessibil­ité pour les personnes en situation de handicap. « Le droit à la sécurité d’occupation [ d’un logement] n’est, pour plusieurs personnes, pas respecté » , rajoute Véronique Laflamme. L’une des solutions proposées par le FRAPRU consiste à augmenter le nombre de logements sociaux sur le marché québécois. Environ 10% des logements sont hors du marché privé, un nombre que le FRAPRU estime trop bas pour répondre aux besoins actuels. x

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courtoisie du frapru

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