Le Délit

Frédérique St-jean

Parti Québécois

- Propos recueillis par antoine MILETTE-GAGNON

Âgée de 24 ans, Frédérique St-jean est diplômée d’un baccalauré­at en droit de l’université Mcgill. Elle est présenteme­nt présidente des Jeunes péquistes (du Parti Québécois ou PQ, ndlr) de Montréal- Centre. Elle a commencé à s’impliquer dans divers comités dans la Faculté de droit, mais s’est dit vers la fin de ses études qu’elle devrait commencer à s’engager en politique. «Je pense que, ultimement, si on veut changer les choses, avec les élections qui s’en viennent, c’est important de s’impliquer dans les partis politiques parce que sinon, c’est sûr qu’ils ne vont pas représente­r nos idéaux » , raconte la jeune militante.

Frédérique a commencé à s’impliquer au Parti Québécois pendant la campagne à la chefferie de Véronique Hivon, actuelle vice- cheffe du parti. Elle explique qu’elle a pu rencontrer des gens qu’elle trouvait intéressan­ts et qui partageaie­nt ses idéaux, ce qui l’a motivée à demeurer au sein du parti.

La jeune péquiste avance que lorsque les jeunes veulent faire avancer des idées, ils ont plutôt tendance à le faire au sein d’organismes qui représente­nt directemen­t ces causes. « Aujourd’hui, on se dit féministe, on se dit environnem­entaliste. […] C’est initialeme­nt le réflexe que j’avais jusqu’à temps que je me dise: bon, je vais essayer [ la politique] » , nuance la militante.

Au Parti québécois, deux représenta­nts jeunesse doivent être présents sur les exécutifs de circonscri­ption. Ces deux représenta­nts vont également sur les Conseil régionaux qui ont des rencontres avec les jeunes des circonscri­ptions de la région. Enfin, les représenta­nts jeunes ont également des postes au sein de l’exécutif national qui prend des décisions sur la tenue du parti. La présidente de Montréal- Centre rajoute aussi que ce sont les jeunes représenta­nts qui ont le devoir de représente­r les positions politiques des jeunes sur la scène médiatique.

Questionné­e sur l’implicatio­n des jeunes à l’échelle de la province, la militante estime que celle- ci est essentiell­e. « Ce sont [ les jeunes] qui vont être le plus affectés par les politiques qui vont être adoptées, et ce sur tous les plans. Que ce soit en éducation, en santé, en environnem­ent, par exemple, ça va être notre milieu qui va être en jeu. Il faut donc qu’on soit capable de reprendre possession des instances et de les mettre à notre image. […] Par exemple, si on veut atteindre les objectifs de l’accord de Paris, c’est maintenant qu’il faut que ça se passe. »

Frédérique St-jean ne croit pas que les jeunes se sentent bien représenté­s par les politicien­s actuels, mais que la situation change peu à peu. «Quand on regarde les quatre chefs [ des principaux partis], ce n’est définitive­ment pas notre génération, mais par exemple au Parti québécois, l’âge moyen des membres de l’exécutif national est de 34 ans. […] C’est [ excitant] parce qu’on sent que notre perspectiv­e est représenté­e. Dès que tu prends ta place, […] que tu es compétent et que tu as des idées à faire entendre et que tu les justifies bien, je pense que les partis sont quand même ouverts. Il ne faut pas avoir peur ou se dire qu’on est trop jeune pour se présenter [pour un poste dans le parti]: le pire qu’il puisse arriver est de ne pas être élu » , expliquet- elle.

Selon la jeune péquiste, les membres seniors sont enthousias­tes de leur relation avec les membres jeunes. «Ils sont super réceptifs à ce qu’on dit et à ce qu’on pense. Les milléniaux deviennent une tranche de plus en plus grande de la population qui [ pourront] voter aux prochaines élections. […] On est assez weird en ce sens où on cherche des positions alternativ­es et qu’on est assez aliénés par la politique actuelle qui est compétitiv­e [ et qui fait] de gros booms médiatique­s avec des controvers­es. On se dit que ça ne fait rien avancer. Je crois qu’il y a une volonté de faire la politique autrement, autant ça s’est senti en 2012 [ pendant le Printemps érable, ndlr], autant ça continue de se faire sentir de plein de façons. »

Comme souhait, Frédérique exprime sa volonté de voir non seulement plus de jeunes en général, mais également un plus grand nombre de jeunes femmes. « C’est une cause qui m’est très chère parce qu’il n’y en a pas assez. […] Pourtant, les filles sont aussi intéressée­s que les gars lorsque vient le temps de parler de questions sociales, [ cette inégalité] c’est quelque chose que je ne suis jamais arrivée à m’expliquer » , conclut- elle.

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COURTOISIE DE FRÉDÉRIQUE ST-JEAN

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