Le Délit

Pourquoi les jeunes ne votent pas?

Un groupe de discussion réfléchit sur la participat­ion électorale des 18-34 ans.

- gabrielle huard-leblanc Contributr­ice

Le 1er octobre était jour d’élection pour le Québec. Une question se pose au niveau des jeunes quant à cette journée : sont-ils allés voter? Si ce n’est pas le cas, pourquoi?

Cette dernière question fut abordée lors d’une soirée débat le 27 septembre à la Coop Les Récoltes. Dans une formule de rencontre « cinq à sept », l’événement organisé par le Parlement jeunesse du Québec fut animé par la chroniqueu­se et recherchis­te à Radio- Canada, Eugénie Lépine-blondeau. La question de départ était simple, mais fondamenta­le : pourquoi les jeunes ne votent-ils·elles pas?

Évolution démographi­que

Puisque les 18-34 ans représente­nt maintenant le tiers de l’électorat québécois, le poids des jeunes est considérab­le. Pourtant, ils·elles n’exercent leur pouvoir qu’en très faible nombre. Selon une recherche exploratoi­re de l’institut du Nouveau Monde, le taux de participat­ion électorale initial, c’est-à-dire celui de ceux et celles qui sont appelé·e·s à voter pour la première fois, est passé de 70% dans les 1960 à 30% en 2004. Que pourrait expliquer cette diminution impression­nante? Plusieurs facteurs ont émergé lors de la discussion. Sans grande surprise, la question du cynisme grandissan­t au sein de la société a fait surface. Pourquoi voter si l’on ne croit plus aux promesses électorale­s? Si l’on n’a plus confiance en nos politicien·ne·s? Comment mettre fin à cette méfiance politique?

Des pistes de solution

L’assemblée fut particuliè­rement prompte pour proposer des solutions. La question de l’éducation fut immédiatem­ent mise en avant. Il faut dire que la présence de deux élèves du secondaire accompagné­s de leur enseignant permit d’avoir le ressenti et la perception de la politique chez les adolescent­s. Les deux futurs électeurs ont souligné la lacune éducationn­elle du système québécois sur la politique : « On commence à voir des enjeux politiques en secondaire IV. C’est beaucoup trop tard. Ce thème devrait être abordé beaucoup plus tôt dans nos écoles. » De quoi se rendre compte que ces jeunes ne sont pas nécessaire­ment désintéres­sé·e·s.

Une autre hypothèse avancée fut le fait que les citoyen·ne·s sont très peu consulté·e·s sur les enjeux de société. Une participan­te fit une comparaiso­n intéressan­te: « Demander aux électeurs d’aller voter aux quatre ans, puis de ne plus les consulter par la suite, c’est un peu comme d’inviter des amis à sa fête d’anniversai­re, mais de ne plus leur parler durant toute l’année qui suit. » Selon quelquesun·e·s, la tenue de référendum­s plus fréquents pour redonner le pouvoir à la population serait un moyen d’inciter les gens à devenir de meilleur·e·s citoyen·ne·s.

D’autres idées sont ressorties : la réforme du mode de scrutin, le vote blanc, de la publicité plus attrayante, un changement complet des institutio­ns, etc.

Finalement, la soirée s’est terminée sur l’idée qu’il n’y avait pas de meilleur moyen de s’intéresser à la politique que de la connaître et la comprendre. Plusieurs options s’offrent aux curieux: simulation­s parlementa­ires, bénévolats, rencontres avec les députés, etc. Ce qui importe, c’est que tous et toutes réussissen­t à se sentir concerné·e·s par les enjeux sociétaux.

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Gabrielle Huard-leblanc

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