Le Délit

Francophon­ie à Mcgill : entre idéal et réalité

Une rencontre avec le président de L’OFM pour remettre les pendules à l’heure.

- Katherine marin Éditrice Société

Lors de la recherche web sur l’organisati­on de la francophon­ie à Mcgill, peu de contenu ressort malgré mes efforts : une page Facebook (sur laquelle l’organisati­on invite les élèves à s’abonner à une infolettre, il faut le mentionner) et une page Linkedin. Autre souci : l’organisati­on n’existe que depuis un an. C’est une surprise décevante puisque les personnes francophon­es représente­nt 33% (environ) de la totalité des étudiant·e·s de Mcgill. Pourquoi Mcgill n’a pas promu une telle initiative plus tôt? Évidemment, il existe d’autres ressources à la portée des francophon­es sur le campus, mais ces dernières ne semblent pas répondre aux besoins des étudiant·e·s concerné·e·s, si bien que les choses les plus banales relevant du simple droit étudiant semblent être balayées sous le tapis ou bâclées.

L’organisati­on et sa portée

Selon le président, Christophe Savoie-côté, l’organisati­on francophon­e vise à rassembler tou·te·s les étudiant·e·s francophon­es mcgillois·e·s et de leur donner accès au plus grand nombre de ressources possibles, d’informatio­ns sur le monde francophon­e, et de fenêtres sur les opportunit­és que Mcgill et Montréal ont à leur offrir. Ainsi, son but n’est pas uniquement de se faire le défenseur des droits, ce qu’elle fait lorsque l’intégrité académique des étudiant·e·s en question est mise en péril. D’ailleurs, depuis l’an dernier, L’OFM lutte pour la réinstaura­tion du poste de commissair­e aux affaires francophon­es à L’AÉUM. L’organisati­on ne prend qu’occasionne­llement position politiquem­ent pour deux raisons centrales : la première étant que là ne réside pas l’entièreté de son rôle originel, et deuxièmeme­nt, les effectifs monétaires, mais surtout humains, étant relativeme­nt limités, le groupe n’a d’autres choix que de choisir ses combats. On peut les blâmer autant que l’on veut, mais il demeure que d’autres comités et personnes portent déjà, supposémen­t, cette lourde charge.

Quand droit et défi se chevauchen­t

Peut-être vous êtes-vous laissé·e séduire, lors du passage d’un·e porte-parole de Mcgill dans le collège ou le cégep concerné, par l’idée de pouvoir remettre vos travaux en français. Si tel est le cas, votre déception fût surement aussi grande que la mienne, et quelle ne fut sûrement pas votre surprise que de réaliser que la correction d’un travail remis en français prenait le·a professeur·e au dépourvu, puisque Mcgill n’utilise pas les ressources à sa dispositio­n : les professeur­es doivent envoyer une espèce de « cri du coeur » et espérer que l’un de leurs collègues soit en mesure de corriger votre travail. Mcgill non seulement regorge de traducteur·rice·s plus que compétent·e·s, mais abrite le précieux DLLF, son départemen­t de langue et littératur­e françaises. Ne peut-on pas interpelle­r des TA?

Enfin, il me semble que l’organisati­on de la francophon­ie à Mcgill représente un des uniques acteurs concernant plusieurs enjeux concernant les droits du corps étudiant francophon­e mcgillois, et je comprends les difficulté­s que rencontre l’organisati­on, encore jeune, qui semble se battre seule contre la grande machine mcgilloise. L’organisati­on aurait plus de pouvoir avec plus de moyens « humains » : il relève du devoir des étudiant · e · s francophon­es de s’impliquer d’une façon ou d’une autre dans la promotion et la protection de la langue française dans le contexte mcgillois. x

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