Le Délit

La fin d’une ère à Équiterre

Le départ de Steven Guilbeault va-t-il modifier la direction de la fondation?

- Margot hutton Contributr­ice

Le 12 octobre dernier, le cofondateu­r et directeur principal d’équiterre, Steven Guilbeault a remis sa démission. Le Québécois a fondé l’organisme avec Sidney Ribaux et plusieurs autres collaborat­eur·rice·s. Militant de la lutte environnem­entale, Guilbeault est connu pour ses actions spectacula­ires pour la cause. Par exemple, en tant que membre de Greenpeace Canada, il a escaladé la tour CN à Toronto en 2001 pour dénoncer les politiques environnem­entales du Canada et des États-unis.

En 2009, le militant est identifié comme l’un des cinquante acteurs mondiaux du développem­ent durable par Le Monde. L’université de Montréal lui remet la Médaille de l’université en 2012 pour son parcours profession­nel. Cette distinctio­n a notamment été accordée à l’acteur Christophe­r Reeve et au pianiste Oliver Jones. La notoriété de Guilbeault l’a amené à se faire courtiser par des partis politiques. Il a déclaré ne pas rejeter l’éventualit­é de se présenter lors d’une élection, que ce soit au niveau fédéral, provincial ou municipal.

Maintenir le cap

Les membres du mouvement ne se sont pas égaré·e·s suite à la démission de leur directeur. Sidney Ribaux, devenu directeur adjoint en 1998 de l’organisati­on qu’il a cofondé, a repris les rênes, et n’a pas perdu de temps. Le 16 octobre dernier, il envoyait une lettre ouverte à la ministre de la Santé, Ginette Petitpas Taylor dans le but d’accélérer l’interdicti­on envisagée des pesticides « tueurs d’abeilles » ( les néonicotin­oïdes). Selon Guilbeault, un délai d’un an serait suffisant pour les agriculteu­rs puissent trouver un autre pesticide. La décision canadienne, qui ne devrait pas être prise avant 2020, signifiera­it la mise en place de l’interdicti­on trois à cinq ans après le cas échéant. Sidney Ribaux est aussi l’un des six membres d’un bureau de projet pour la création de la ligne rose, formé par la mairesse Valérie Plante le 22 octobre, comme promis dans sa campagne. Il est dans ce comité le seul représenta­nt d’une organisati­on de lutte pour l’environnem­ent.

Qu’est-ce qu’équiterre?

Fondé en 1993, le groupe s’appelait à l’origine l’action pour la solidarité, l’équité, l’environnem­ent et le développem­ent (ASEED). En 1995, le groupe obtient le statut d’organisme à but non lucratif, puis prend le nom d’équiterre en 1998. Le groupe compte à ce jour 22 000 membres, ce qui en fait l’organisme environnem­ental le plus influent au Québec. Le groupe souhaite inciter citoyen·ne·s, organisati­ons et gouverneme­nts à aller vers la voie solidaire et équitable par des choix écologique­s. Ainsi, Équiterre mène diverses campagnes de sensibilis­ation et actions de mobilisati­on citoyenne. Entre autres, en août dernier, les membres ont présenté un rapport en collaborat­ion avec Trajectoir­e Québec qui fait la promotion du transport collectif dans la province. Sont cités douze projets qui permettrai­ent d’aider la Politique de mobilité durable du Québec à atteindre ses objectifs d’ici 2030.

Le départ du pilier Steven Guilbeault n’a donc pas affecté la direction prise par l’associatio­n, qui continue de plaider pour les différente­s causes environnem­entales. Le directeur adjoint connaissai­t déjà très bien l’associatio­n de par son ancienneté. Cela lui a permis de continuer ce que son prédécesse­ur avait entamé sans changer l’image d’équiterre. x

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béatrice malleret

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