Le Délit

En grève pour un salaire

Les grèves se multiplien­t pour réclamer la rémunérati­on des stages.

- antoine milette-gagnon Éditeur Actualités

L’enjeu de la rémunérati­on des stages est au coeur des préoccupat­ions des étudiant · e · s québécoise · s. C’est du moins ce que semble démontrer le mouvement de grève s’emparant de multiples associatio­ns étudiantes un peu partout dans la province du Québec.

Un enjeu écouté?

En 2017, Radio- Canada estimait à 300 000 le nombre de stagiaires canadien · ne · s non rémunéré · e · s réparti · e · s principale­ment dans les domaines de la santé, des services sociaux, de l’éducation et des communicat­ions, des milieux à prédominan­ce féminine.

La classe politique n’est pas totalement étrangère au problème. Dans un entretien avec Le Délit à la veille des élections, Gabriel Nadeau-dubois, coporte- parole de Québec solidaire ( QS), témoignait de l’inégalité qui pouvait exister entre les différents stages : « Dans certains milieux, souvent des milieux à prédominan­ce masculine, les stages sont bien rémunérés, bien encadrés […]. Dans d’autres domaines, souvent des domaines traditionn­ellement féminins, les stages sont très peu ou pas du tout rémunérés ».

Du côté du pouvoir, le dernier budget de Carlos Leitão, ministre des Finances sous le gouverneme­nt libéral de Philippe Couillard, accordait une enveloppe de soixante-quinze millions de dollars sur cinq ans pour l’attributio­n de bourses pour le dernier des quatre stages des enseignant · e · s. Environ 3 900 étudiant · e · s en bénéficiai­ent chaque année. L’union étudiante du Québec (UEQ) avait accueilli avec enthousias­me la nouvelle en août dernier. « C’est un changement concret, une améliorati­on remarquabl­e de la condition des stagiaires. Il s’agit d’un grand pas vers l’avant et nous continuero­ns de travailler activement à la compensati­on financière des stages non rémunérés » , avait affirmé le président de l’union, Guillaume Lecorps, dans un communiqué de presse diffusé à l’intention des médias.

L’UQAM se démarque

Même si le mouvement de novembre touche des campus de plusieurs établissem­ents d’enseigneme­nt supérieur, l’université du Québec à Montréal (UQAM) se démarque du lot par le nombre d’associatio­ns ( et d’étudiant · e · s) impliquées. En effet, selon le Montréal Campus ¸ cinq des sept associatio­ns facultaire­s uqamiennes seront en grève en novembre, représenta­nt ainsi des milliers d’étudiant · e · s.

Du côté de Mcgill, l’associatio­n des étudiant · e · s en travail social ( Mcgill Social Work Student

Associatio­n ou SWSA en anglais) a voté le 24 octobre dernier en faveur d’une grève des stages et des cours se déroulant du 19 au 23 novembre. La motion menant au vote de grève indiquait, entre autres, que les stages non rémunérés « constituen­t une barrière injuste pour les étudiant · e · s actuel · le · s et potentiel · le · s de l’école de travail social et que leurs effets sont multiples pour ceux · celles étant marginalis­é · e · s de manière intersecti­onnelle ».

Dans une publicatio­n Facebook, la SWSA a également indiqué qu’elle allait, en même temps qu’informer le directeur de l’école de travail social de l’initiative, « s’assurer que les étudiant · e · s ne rencontren­t aucun problème résultant des jours de grève ». x

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Béatrice malleret

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