Le Délit

Le 1% qui donne 1%

One for the world Mcgill a tenu un événement caritatif sur le campus.

- Antoine milette-gagnon Éditeur Actualités

C’est au sous-sol du pavillon Bronfman que s’est tenu le premier événement mcgillois de l’organisme One for the World, le vendredi 9 novembre. L’organisati­on, basée sur le principe de l’altruisme efficace, incite ses membres à s’engager, une fois leurs études terminées, à verser 1% de leur salaire à des organismes caritatifs. One for the World a été fondée en 2014 par deux étudiants au MBA de la Wharton School désirant enseigner les principes de l’altruisme efficace à leurs collègues de classe.

L’antenne mcgilloise est la première mouture canadienne de l’organisati­on et a été fondé en 2018 par les étudiantes Leila Sabbah et Czara Awad après avoir été contactées par l’organisati­on One for the World de l’université Columbia. « Le but de tous les chapitres, dont Mcgill, est d’organiser une pledge week dans le but d’inciter les étudiant·e·s sur le campus à s’engager [à donner 1% de leur salaire] après en avoir discuté durant la session », expliquent-elles.

Jouer pour donner

La soirée était organisée autour du concept de « Jouer pour donner » ( Giving Game en anglais) où trois organisati­ons caritative­s étaient présentées aux participan­t · e · s qui devaient par la suite délibérer pour tenter de jauger l’efficacité de chacune et établir pour laquelle de ces organisati­ons un don serait le plus utile.

La première organisati­on à être présentée a été la Fondation contre la malaria, un organisme investissa­nt dans l’achat de filets insecticid­es en Afrique subsaharie­nne pour lutter contre la propagatio­n de la malaria. Il a été expliqué que 100% des dons venant du public étaient utilisés pour l’achat des filets.

Ensuite a été présentée la fondation Make a Wish, qui oeuvre à réaliser les souhaits des enfants atteints d’une maladie incurable. Les souhaits réalisable­s par la fondation sont assez variés, par exemple la rencontre d’une célébrité ou encore permettre à l’enfant passer la journée dans la peau d’un pompier.

Enfin, la fondation Give directly vise à éliminer les intermédia­ires entre les donateurs et les récipienda­ires de l’aide. En effet, la fondation établit une liste de personnes dans le besoin au Kenya, en Ouganda et au Rwanda à qui des fonds sont directemen­t transférés par virement bancaire. La logique derrière l’entreprise est de permettre aux personnes recevant les dons de choisir ellesmêmes leurs priorités.

Donner efficaceme­nt

L’altruisme efficace est un mouvement social et philosophi­que affirmant l’importance de la réflexion rationnell­e pour déterminer le meilleur moyen d’aider les autres. Cette forme d’altruisme, défendue aux ÉtatsUnis par des personnali­tés publiques comme le philosophe populaire Peter Singer ou le cofondateu­r de Facebook, Dustin Moskovitz, se transpose dans le monde de la philanthro­pie par l’analyse de l’efficacité des organismes caritatifs.

Les critères d’efficacité peuvent comprendre le nombre de personnes bénéfician­t de l’aide d’un organisme, le rapport coût/ bénéfice ou encore la gravité des problémati­ques abordées. « En gros, il s’agit de mieux faire le bien », résume succinctem­ent Evan Mcvail, directeur de l’exploitati­on de One for the World au Canada et présentate­ur principal de la soirée.

Bien que le mouvement gagne de plus en plus d’adeptes, il n’est pas exempt de critiques. En effet, certain · e · s, comme la fondation Charity Navigator, critiquent le caractère moralisate­ur de ce type de mouvement.

D’autres critiquent aussi les méthodes mêmes de ces structures caritative­s ; celles-ci ne feraient que chercher à redonner aux plus démunis, sans pourtant se questionne­r sur les raisons structurel­les des inégalités de leur société, que ces organismes tentent justement de combattre. x

« L’organisme [...] incite ses membres à s’engager, une fois leurs études terminées, à verser 1% de leur salaire à des organismes caritatifs »

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