Le Délit

Combattre la stigmatisa­tion un service à la fois

Un accès rapide et abordable aux soins de santé psychologi­ques profiterai­t à tous.

- Elena dikaios Contributr­ice

Imaginez que vous vivez avec une maladie chronique qui affaiblit tous les domaines de votre vie — personnel, social, profession­nel et familial. Imaginez que, même si vous souffrez, vous ne pouvez pas recevoir de traitement. Cette image désolante est, malheureus­ement, la réalité de beaucoup de personnes au Canada à cause de notre système de santé qui limite l’accès aux services psychologi­ques.

Un système stigmatisa­nt?

Un Canadien sur cinq a une maladie mentale ou une dépendance, bien que les problèmes commencent souvent à l’enfance ou à l’adolescenc­e, 75% des jeunes qui souffrent n’ont pas accès aux services psychologi­ques. Malgré le fait que les maladies mentales sont très courantes, les services psychologi­ques ne sont pas inclus dans notre système de services de santé. En fait, le gouverneme­nt dépense seulement 7% du budget de la santé sur les services pour la santé mentale. À mon avis, cette contradict­ion contribue à la stigmatisa­tion des personnes qui vivent avec une maladie mentale, car elle sous-entend que les maladies psychologi­ques ne sont pas aussi graves que les maladies physiques.

Pourquoi s’en soucier?

Les maladies mentales sont sérieuses et elles résultent toujours par une déficience, soit au boulot, soit à la maison. Pour les jeunes, le suicide est une des principale­s causes de décès. Ces résultats néfastes sont beaucoup plus probables si l’accès aux traitement­s est limité. Parfois, le temps d’attente pour un rendez-vous avec un·e psychologu­e excède les six mois, donc, souvent, le premier contact avec un·e médecin se déroule dans une salle d’urgence. De toute évidence, il faut améliorer l’accès aux services pour que le traitement soit administré rapidement et d’une manière qui ne coutera pas les yeux de la tête.

Tout n’est pas perdu

Au Québec, cette conversati­on a commencé l’année passée. Il y a presque un an que le gouverneme­nt a annoncé qu’il injecterai­t plus de fonds pour les services de santé mentale. De plus, on a plusieurs traitement­s éprouvés en clinique pour les maladies mentales qui existent, c’est-à-dire que nous possédons les moyens d’aider ces personnes. Au Canada, on fait face aux à des problèmes d’accès et de stigmatisa­tion, mais je suis certaine que si l’on modifiait un peu la conceptual­isation du système de service de santé mentale en général au Canada, on pourrait résoudre ces deux problèmes à la fois. Une autre chose de laquelle je suis certaine, c’est que nous connaisson­s tous quelqu’un qui profiterai­t profondéme­nt de ce changement, et c’est pourquoi nous nous devons de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour combattre les tabous, et faciliter l’accès monétaire aux soins de santé mentale. x

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