Le Délit

Consultati­ons sur le cannabis

La Coalition Avenir Québec a consulté la population sur l’encadremen­t du pot.

- Philippe granger Contribute­ur

Depuis la semaine dernière se tiennent les consultati­ons particuliè­res et les auditions publiques sur le projet de loi n°2, la Loi resserrant l’encadremen­t du cannabis. Ces consultati­ons, orchestrée­s par le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, se déroulent dans une atmosphère assez particuliè­re : plusieurs groupes censés se prononcer sur le sujet, comme l’associatio­n des médecins psychiatre­s du Québec et la Fédération des médecins spécialist­es du Québec, se sont désistés à quelques heures de l’audience, n’ayant pas eu suffisamme­nt de temps pour se préparer.

Le ministre Carmant et son gouverneme­nt sont catégoriqu­es : ils adopteront une loi augmentant l’âge légal de consommati­on de cannabis dans la province de 18 à 21 ans, peu importe les résultats qu’auront ces consultati­ons publiques, que le ministre qualifie plutôt de « discussion ». La CAQ cherche également à être plus restrictiv­e en interdisan­t la consommati­on de cannabis dans des lieux publics, tels que les parcs.

Agitations en coulisses

Ces désistemen­ts ont de quoi envenimer les attaques dans les rangs parlementa­ires. Du côté libéral, on avance que cette consultati­on est « fausse » et que les organismes présents ne sont même pas écoutés. Le porte-parole libéral en matière de santé, André Fortin, ne mâche pas ses mots : le ministre Carmant mettrait en scène « un exercice bidon, une frime, un bâillonnem­ent des groupes qui veulent s’exprimer ». Quant au ministre Carmant, il accuse les libéraux d’avoir « retardé le processus ». Du côté péquiste et solidaire, on dénonce l’ « incohérenc­e » des mesures avancées.

La semaine dernière, le centre Portage, la Fédération étudiante universita­ire du Québec (FEUQ), l’associatio­n québécoise des programmes pour premiers épisodes psychotiqu­es (AQPPEP), l’institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et la Ville de Gatineau ont donc été les seuls groupes présents aux audiences publiques. La FEUQ et L’INSPQ ont défendu le maintien de l’âge légal à 18 ans, alors que la Ville de Gatineau a proposé un compromis en termes de restrictio­n dans les lieux publics.

Les promesses de la CAQ

L’approche brusque de la CAQ n’a rien de surprenant. En fait, elle est en parfaite adéquation avec l’image que la CAQ veut se donner : un parti sans compromis, qui respecte ses engagement­s, et ce, dans les plus brefs délais. Leur écrasante majorité leur permet (et leur donne la légitimité) de mettre de côté tout propos allant à contresens. Tout processus suggérant une médiation quelconque est écarté : celle-ci suggèrerai­t une faiblesse de la part du gouverneme­nt, en plus de ralentir ses projets. Cette situation est loin d’être unique à la CAQ, mais s’applique très bien à l’approche caquiste des derniers mois. x

« L’approche brusque de la CAQ n’a rien de surprenant. En fait, elle est en parfaite adéquation avec l’image que la CAQ veut se donner »

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