Des réalités coloniales actuelles
Une conférence à Mcgill revient sur les dynamiques impératives d’aujourd’hui.
Les jours de la justice sociale ( Social Justic Days en anglais, ndlr) ont pris place du 19 au 22 février derniers. Organisés par le Groupe de recherche à intérêt public à Mcgill (GRIP-MCGILL) et par l’association étudiante de l’université Mcgill (AÉUM), ils avaient pour but de sensibiliser la communauté universitaire à de nombreux enjeux politiques, culturels et sociaux. Un atelier présentant les situations contemporaines de la Palestine et du Tibet a été organisé le 20 février. Deux étudiants de troisième année, un jeune homme palestinien et une jeune femme tibétaine, ont décidé d’organiser une discussion autour des influences externes qui affectent aujourd’hui ces régions. Le Délit a eu l’occasion d’assister à cette initiative.
Le déroulement de la conférence
Une brève introduction a été faite sur la nature du colonialisme : son principal but serait d’instaurer une hégémonie politique, économique, culturelle et démographique dans un pays. Afin d’y parvenir, les puissances coloniales ont souvent utilisé des pratiques et des instruments communs visant à ces fins. Les deux étudiants ont soutenu qu’il est possible de redécouvrir ces procédés au 21e siècle en considérant la Palestine et le Tibet.
Après une rapide remise en contexte, les intervenants ont évoqué l’importance des mineurs en tant que cibles, le contrôle des médias et de l’opinion publique dans ces régions. Ils ont également mentionné l’utilisation détournée des symboles locaux et leur transformation en « Disneylands coloniaux ». Par exemple, la Chine pousserait à l’essor du tourisme au Tibet au détriment des populations locales : les entreprises chinoises présentes sur place attirent les touristes et les inégalités se creusent. Les intervenants ont répondu aux questions posées et ont engagé le public dans un dialogue respectueux et stimulant. De nombreux sujets seront abordés : la dépénalisation de l’homosexualité en Israël, la protection environnementale, les droits des femmes… L’audience s’est demandée s’il ne s’agissait pas seulement de prôner des valeurs occidentales afin de faire oublier les contrôles exercés par la Chine et par Israël. Les panélistes désigneront ces deux comportements de « colonialismes contemporains ».
Cet évènement aura donc été l’occasion d’en découvrir davantage sur des procédés qui, malgré les impressions, sont toujours d’actualité. Selon les conférenciers, les puissances mondiales continueraient à utiliser les mêmes techniques qu’il y a des siècles afin d’assurer une hégémonie au-delà de leurs propres frontières. Tout ceci serait exercé dans la structure d’un système colonial accepté au détriment des populations locales qui n’aspirent qu’à leur indépendance. x