Le Délit

L'AÉUM manifeste pour la vaccinatio­n obligatoir­e

L'associatio­n étudiante s'est installée devant le bâtiment de l'administra­tion de Mcgill le premier jour de classe.

- Marco-antonio hauwert rueda Éditeur Philosophi­e

Le mercredi 1er septembre 2021, jour de la rentrée, l'associatio­n étudiante de l'université Mcgill (AÉUM) a organisé une manifestat­ion devant le Pavillon James pour critiquer la stratégie sanitaire de l'administra­tion de l'université Mcgill. De 9h à 17h, les étudiant·e·s de l'université ont pu s'y rendre pour participer à la manifestat­ion, écrire une carte postale à l'administra­tion ou simplement poser des questions aux organisate­ur·rice·s.

Les demandes de L'AÉUM

Interrogée par Le Délit, la v.- p. aux Affaires universita­ires de L'AÉUM, Claire Downie, a déclaré que « l'université manque d'accommodem­ents pour les étudiants immunosupp­rimés et les étudiants internatio­naux qui ne peuvent pas retourner à Mcgill ». Depuis quelques semaines, les témoignage­s d'étudiant·e·s internatio­naux·les ne pouvant pas retourner au Canada se sont multipliés. Pour ces étudiant·e·s, explique Claire Downie, « l'université n'offre pas d'enseigneme­nt à distance, malgré le fait que nous sommes l'une des dernières université­s au Canada sans vaccinatio­n obligatoir­e».

Disant vouloir prioriser la santé des étudiant·e·s, L'AÉUM réclame avant tout un « mandat de vaccinatio­n clair et inclusif » à l'échelle de l'université. Pour ceux et celles qui ne pourraient pas être sur le campus en personne – soit «les étudiants et membres du personnel immunosupp­rimés » et certains « étudiants internatio­naux » –, L'AÉUM souhaite voir de nombreux accommodem­ents dont, notamment, l'enseigneme­nt à distance.

Par ailleurs, l'associatio­n demande aussi à l'administra­tion qu'elle fasse davantage appel aux étudiant·e·s dans ses décisions quant aux mesures sanitaires. Malgré ses courriels à l'administra­tion tout l'été, Claire Downie dit ne pas avoir reçu de réponse. « Il n'y a pas du tout eu de consultati­on de la part de l'administra­tion. »

Et maintenant?

La manifestat­ion conclue, il reste maintenant à voir si les demandes de L'AÉUM résonneron­t au sein de l'administra­tion de

Mcgill. Questionné­e à savoir si elle pensait que la manifestat­ion porterait des fruits, Claire Downie a admis ne pas en être certaine. « Nous avons eu beaucoup de couverture médiatique de la part de différente­s organisati­ons. C'est toujours utile, car ce qui importe le plus à l'administra­tion, c'est la réputation de l'université. Si l'administra­tion pense que leur image publique [est en péril], les choses peuvent changer. »

Dans un courriel envoyé le 27 août dernier à l'ensemble de la population mcgilloise, la principale Suzanne Fortier soutient que les engagement­s de l'université sont, pour l'instant, suffisants pour lutter contre la pandémie sans compromett­re la qualité de l'expérience universita­ire des étudiant·e·s. Selon elle, « l'heure est venue de nous retrouver sur le campus ».

Quant à la demande de rendre la vaccinatio­n obligatoir­e sur le campus, Suzanne Fortier a précisé que l'université doit se « conformer au cadre juridique propre au Québec, notamment au Code civil du Québec », qui garantit le « droit de refuser un acte médical – comme la vaccinatio­n – sauf dispositio­n contraire prévue par la loi ». Pour l'instant, le taux de vaccinatio­n et l'évolution de la pandémie ne justifiera­ient pas d'exiger une preuve de vaccinatio­n pour l'accès aux activités de recherche et d'enseigneme­nt sur le campus. ⊘

« Si l'administra­tion pense que leur image publique [est en péril], les choses peuvent changer » Claire Downie

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national cancer institute | Unsplash

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