Le corps au calme
Tu penses comme tu respires les grands airs salins
tu confonds un littoral avec ta mémoire tu inventes des souvenirs pour les hommes qui s’échouent près de tes cuisses
tes narines sont des cavernes de cristal où des noms résonnent en écho
un cri un SOS un appel à hier
l’infini traverse ta poitrine une route galeuse qui mène aux versants marins
c’est tout le fleuve qui coule entre tes jambes tous les tremblements qui partent de ton corps tout le monde qui s’abreuve à toi
la gorge au large tu hurles et les albatros se reposent sur ta langue
on fait des trésors de tes seins des nénuphars de tes yeux des pétales de tes lèvres
tu es observée au loin une presqu’île aux mille légendes ta bouche est un secret sur lequel je me repose
et j’ai un océan entier pour te bercer.