Le Délit

La difficile relève de la francophon­ie mcgilloise

- Philippe Bédard-gagnon Rédacteur en chef gabrielle genest Coordonnat­rice de la production marco-antonio hauwert rueda Éditeur Philosophi­e

Comme chaque printemps, un sentiment d’urgence occupe l’esprit des membres du conseil éditorial du Délit. Cette inquiétude n’est pas celle des examens de fin de session que partage l’ensemble du corps étudiant, mais plutôt une peur existentie­lle : verrons-nous une relève se manifester dans les quatre prochaines semaines? Survivrons-nous une année de plus, ou devrons-nous mettre les clés sous la porte une fois pour toutes?

Bien que nous ayons su faire vivre notre journal depuis sa création en 1977, la crainte de tout perdre nous tiraille particuliè­rement après deux années de pandémie, quatre sessions où nous avons plus ou moins disparu des présentoir­s de l’université et avons peiné à nouer des contacts forts avec la population étudiante. Ce sentiment n’est pas exclusif à notre journal ; il est en fait partagé par de nombreuses autres organisati­ons de l’université.

Ces difficulté­s se font particuliè­rement sentir par les organisati­ons francophon­es, historique­ment éclipsées par les groupes anglophone­s lors des événements communs de l’université. D’après Ana Popa, la commissair­e aux affaires francophon­es de L’AÉUM, très peu d’organisati­ons francophon­es ont participé à la dernière Soirée des activités, tenue virtuellem­ent, ou à Frosh, qui représente pourtant le premier contact des nouveaux·lles étudiant·e·s avec la vie universita­ire.

L’isolement des groupes étudiants pendant la pandémie est d’autant plus préoccupan­t pour les groupes francophon­es puisque ceux-ci ne sont pas particuliè­rement bien connectés entre eux.

Plutôt qu’une communauté francophon­e unie, nous observons en effet l’existence de « petits villages d’irréductib­les Gaulois qui n’ont pas toujours connaissan­ce de l’existence de groupes semblables sur le campus », selon Ana Popa. La coordinati­on de la francophon­ie est donc particuliè­rement difficile.

Alors que les étudiant·e·s arrivent enfin en sol mcgillois, Le Délit se doit plus que jamais d’occuper l’espace pour y faire vivre la francophon­ie. Nous devons informer la population étudiante de l’existence de groupes francophon­es et des opportunit­és qu’ils présentent. C’est dans ce but que

Le Délit a collaboré cette session avec différents groupes francophon­es comme la Commission aux affaires francophon­es (CAF) et l’associatio­n des étudiant·e·s en langue et littératur­e françaises inscrit·e·s aux études supérieure­s (ADELFIES). Pour continuer à accomplir cette mission l’année prochaine, nous devrons surmonter les difficulté­s liées à la relève francophon­e de cette année.

Une part de la responsabi­lité de la vie francophon­e à Mcgill repose aussi sur l’administra­tion de l’université. La commissair­e aux affaires francophon­es a souligné au Délit que trop peu d’étudiant·e·s sont familier·ère·s avec leurs droits en tant que francophon­es, comme celui de soumettre leurs travaux écrits en français. Ces droits particulie­rs servent de repères pour notre communauté et rappellent son existence. C’est à l’université Mcgill, et non aux étudiant·e·s, de les faire annoncer dans toutes ses salles de classe.

Toutefois, il n’y aurait pas de vie francophon­e mcgilloise sans les individus qui y prennent part. L’avenir de notre communauté repose ultimement dans vos mains. C’est pourquoi l’équipe du Délit encourage ses lecteur·rice·s à rejoindre les diverses associatio­ns francophon­es de l’université, y compris notre journal, afin de faire prospérer cette communauté pour les années à venir. ⊘

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