Le Délit

Deux jours de congé d’automne à Mcgill

Résultat de plusieurs années de négociatio­ns.

- Alexia Leclerc Éditrice Actualités

Tandis que les étudiant·e·s de l’université Concordia étaient en grève pour réclamer une semaine de relâche en automne, les mcgillois·e·s ont pu profiter pour une deuxième année d’un congé d’automne tenu les 11 et 12 octobre derniers. Cependant, contrairem­ent à la majorité des université­s du Québec, la communauté mcgilloise ne bénéficie toujours pas d’une semaine entière de lecture, en plus des congés nationaux comme l’action de grâce.

Comme les étudiant·e·s de l’université Concordia à l’heure actuelle, la communauté étudiante mcgilloise a dû se mobiliser pendant plusieurs années pour finalement trouver un terrain d’entente avec l’administra­tion de Mcgill pour implanter un congé d’automne. En effet, il faut remonter aussi loin qu’en 2015 pour trouver la première propositio­n d’une semaine de lecture qui a été discutée lors d’un conseil de l’associatio­n étudiante de l’université Mcgill (AÉUM), suite à un sondage envoyé aux étudiant·e·s par la Gestion de l’effectif étudiant ( Enrolment Services) qui avait reçu plus de 5 000 réponses. À cette étape initiale de la propositio­n, un compromis avait été établi, de sorte que le modèle à adopter serait d’ajouter deux jours de congé suivant l’action de grâce.

C’est en 2018, cependant, que les discussion­s se sont accélérées pour la mise en place de la semaine de lecture. Lors d’un référendum organisé par L’AÉUM, 96,6 % des répondant·e·s étudiant·e·s de premier cycle ont voté en faveur de la propositio­n. S’en est suivi la formation d’un comité ad hoc comprenant des représenta­nt·e·s de la Gestion de l’effectif étudiant, du Registrair­e de l’université, des Facultés de médecine, d’ingénierie et de sciences, L’AÉUM, de l’associatio­n des étudiants en deuxième cycle ( Post-graduate Students’ Society, PGSS) et de l’associatio­n des étudiants du campus de Macdonald (AÉCM). Ce comité avait pour mandat d’examiner les diverses propositio­ns et scénarios ainsi que les compromis à faire pour mener à l’implantati­on de la semaine de lecture.

Un consensus

Il a été établi au terme de ce processus consultati­f que le trimestre d’automne devrait commencer le plus tôt possible, soit avant la fête du Travail, tout en évitant de déplacer la fin de semaine de déménageme­nt une semaine plus tôt. « La principale raison invoquée par les étudiants pour justifier cette préférence est qu’ils ont besoin de temps pendant l’été pour travailler. Les instructeu­rs nous ont fait part de préoccupat­ions similaires concernant la participat­ion à des conférence­s et le travail de recherche critique à la fin du mois d’août. » nous informe Frédérique Mazerolle, l’agente de relation avec les médias de l’université Mcgill.

Questionné­e par Le Délit pour savoir pourquoi le congé d’automne ne dure pas une semaine complète indépendam­ment des congés de fêtes nationales, Frédérique Mazerolle nous informe qu’il est question de respecter le calendrier de l’université. Conforméme­nt aux exigences établies par le guide d’établissem­ent des dates importante­s du Sénat, il faut préserver les 130 jours d’enseigneme­nt pendant les sessions d’automne et d’hiver réunies, et donc 13 semaines d’enseigneme­nt par session pour pouvoir avoir une semaine de congé. « La durée de la semaine de lecture d’automne varie d’une année à l’au tre, en fonction de la date de la fête du Travail en septembre (de trois jours, y compris le lundi de l’action de grâce, à cinq jours, y compris le lundi de l’action de grâce) » nous informe Frédérique Mazerolle.

On peut donc comprendre pourquoi le nombre de jours de congé d’automne varie chaque année et les journées « manquées » sont rattrapées en occasionan­t des changement­s d’horaire. En effet, en 2021, le congé comportait trois jours en plus de celui de l’action de grâce; en 2024, il y aura quatre jours de congé en plus de la journée de l’action de grâce; en 2026, les journées de congé seront du 9 au 14 octobre, incluant la fin de semaine et l’action de grâce, ce qui donne en réalité trois jours de congé d’automne.

Cette instabilit­é occasionne des inquiétude­s chez certain ·e ·s étudiant ·e ·s: « C’est un peu mélangeant le changement d’horaire qu’occasionne le congé. Il est également un peu court, et c’est dommage, car les étudiant · e · s n’ont pas beaucoup de temps pour se relaxer et se préparer pour leurs examens de mi-session » nous partage Alexandrin­e, une étudiante en droit à Mcgill. ⊘

« La durée de la semaine de lecture d’automne varie d’une année à l’autre »

Frédérique Mazerolle

 ?? Laura Torbon | le délit ??
Laura Torbon | le délit

Newspapers in French

Newspapers from Canada