Le Délit

Préparer à la vie en français

Aperçu des activités du CEF de Mcgill.

- Sophie Ji Éditrice Culture

Promouvoir le français à Mcgill dépasse les initiative­s visant seulement à « protéger » les activités et clubs en français déjà présents sur le campus. Assurer la pérennité du français se fait aussi à travers des efforts pour encourager les étudiantes et étudiants non francophon­es à apprendre la langue, non pas à travers la contrainte et l’obligation – une stratégie qui risquerait de décourager les gens à développer un intérêt réel pour la langue – mais plutôt par la mise en place d’initiative­s visant à encourager les non-francophon­es à développer d’eux·lles-mêmes un intérêt pour le français et les cultures francophon­es.

À Mcgill, le Centre d’enseigneme­nt du français (CEF), au sein de la Faculté des arts, a pour mission d’offrir une formation en français aux étudiant·e·s non francophon­es de l’université. « On a un rôle important à jouer ; les étudiant·e·s nous écrivent, nous suivent sur les réseaux sociaux, nous font des demandes », relate Chama Laassassy, coordonnat­rice des activités étudiantes et des projets spéciaux du CEF. En effet, l’offre de services du CEF comprend des cours crédités et des activités plus informelle­s et sociales, hors du cadre scolaire. Sophia Cooke, étudiante U3 inscrite dans la mineure Langue française offerte par le CEF, admet que lors de ses premiers cours de français langue seconde, elle était un peu intimidée par le fait que ses enseignant·e·s étaient tous·tes des locuteur·rice·s francophon­es natif·ve·s. « Tous les cours que j’ai pris au CEF sont dispensés par des francophon­es, ce qui n’était pas le cas pour mes cours de français langue seconde au secondaire. J’ai d’abord cru que j’aurais eu plus de difficulté­s à suivre les cours, mais le CEF a fait du bon travail en embauchant des enseignant·e·s accessible­s et très bien formé·e·s », explique Cooke.

Marion Vergues, directrice du CEF depuis le 1er juin, mais impliquée au Centre depuis de nombreuses années, explique que l’offre de services du CEF s’étend « du niveau débutant au niveau avancé afin d’aller rejoindre tous·tes les étudiants et étudiantes non-francophon­es de l’université Mcgill ». En effet, les cours crédités du CEF sont ouverts à tout·e apprenant·e du français des « programmes réguliers des 1er, 2e et 3e cycles », et peuvent être combinés afin de compléter une mineure en collaborat­ion avec le Départemen­t des littératur­es de langue française, de traduction et de création (DLTC). Pour celles et ceux qui ne peuvent pas suivre de cours crédités au CEF en raison de conflits d’horaires ou de restrictio­ns propres à leur programme d’études, le Centre offre aussi une panoplie d’activités non créditées, qui donnent à toutes et à tous la possibilit­é de s’initier à la langue de Molière.

En effet, la mission du CEF ne saurait s’arrêter aux cours. Selon Vergues, « Le CEF, par son histoire, sa tradition et sa volonté est, à mon avis, un acteur majeur qui permet aux étudiant·e·s de vivre davantage en français sur le campus et, surtout, de se préparer à avoir une vie en français au-delà des études à Montréal ou ailleurs au Québec ». Une grande partie des étudiant·e·s internatio­naux·les à Mcgill – un groupe en croissance au sein de l’université – envisage d’ailleurs de rester au Québec, explique Vergues, ce qui fait que le CEF compte aussi plusieurs activités extrascola­ires, gratuites et ouvertes à toutes et à tous, pour aider les étudiant·e·s désirant apprendre le français langue seconde à faire le saut vers le marché du travail francophon­e. La série « Français au travail » par exemple, l’une des cinq séries d’activités offertes par le CEF dans le cadre de l’initiative Expérience­s en français!, offre quatre ateliers pour les étudiant·e·s de premier cycle, deux ateliers pour les étudiant·e·s aux cycles supérieurs et cinq ateliers de conversati­on. En plus de ces activités, « cette série offre également des activités ponctuelle­s de réseautage où nous faisons appel à d’anciennes et anciens étudiant·e·s du CEF afin qu’ils·elle·s viennent à la rencontre des étudiant·e·s actuel·le·s et leur parlent de la réalité du marché du travail. En général, les ancien·ne·s étudiant·e·s sont excellent·e·s pour partager des trucs et astuces, et ces échanges permettent de développer un sens d’appartenan­ce assez fort chez les étudiant·e·s actuel·le·s, qui viennent ainsi à mieux croire que la transition des études vers le milieu de travail dans un contexte bilingue est possible ». Bien qu’elle n’ait pas encore eu la chance de participer aux activités offertes par la série « Français au travail », Cooke salue tout de même cette initiative. « Je crois que de toutes les activités offertes par le CEF, la série ‘Français au travail’ est celle qui me semble la plus intéressan­te. Le CEF fait beaucoup de publicité concernant leurs activités extrascola­ires, ce qui est super », dit Cooke. Il existe aussi quatre autres séries : d’abord, « Découvrez

Montréal », qui permet aux participan­t·e·s de découvrir un quartier de Montréal accompagné·e·s de moniteur·rice·s du CEF ; la série « Échanges linguistiq­ues », qui comporte un volet étudiant et un volet employé et qui jumelle des apprenant·e·s du français avec des francophon­es désirant apprendre une autre langue ; la série « Parlons français », qui regroupe des activités visant à pratiquer le français à l’oral ; et la série « Campus en français », qui comprend une grande variété d’activités en français sur le campus telles que des soirées quiz et des activités de speed friending.

Après sa première année au sein de la mineure Langue française, Cooke admet avoir songé à abandonner sa mineure, car le format Zoom rendait l’apprentiss­age du français moins enrichissa­nt. Cependant, l’un·e de ses ami·e·s l’a encouragée à continuer, et elle est très contente d’avoir décidé de poursuivre ses études au CEF. « Au début de ma deuxième année, les examens de grammaire et de compositio­n étaient assez difficiles, mais une fois habituée au rythme des cours, je trouve qu’apprendre le français est extrêmemen­t enrichissa­nt. En raison du petit nombre de personnes inscrites dans mes cours au CEF, comparativ­ement aux cours offerts par d’autres départemen­ts, mes cours aux CEF sont aussi ceux dans lesquels j’ai tissé le plus de liens avec les autres étudiant·e·s ». ⊘

« À Mcgill, le Centre d’enseigneme­nt du français ( CEF), entité au sein de la Faculté des arts, a pour mission d’offrir une formation en français aux étudiant · e · s non- francophon­es de l’université »

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Laura Tobon | le délit

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