Le Devoir

Pas de zone d’impunité à Montréal, affirme le SPVM

- JEANNE CORRIVEAU Avec Caroline Montpetit Le Devoir

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a réaffirmé vendredi qu’il n’existait pas de zone d’impunité dans la métropole, réfutant ainsi les allégation­s selon lesquelles la direction aurait interdit à ses policiers de procéder à des arrestatio­ns dans Montréal-Nord.

Selon ce que rapportait La Presse dans son édition de vendredi, la haute direction du SPVM aurait approuvé une opération visant l’arrestatio­n d’individus soupçonnés notamment de trafic de stupéfiant­s, avant de se raviser et d’autoriser les arrestatio­ns uniquement à l’extérieur des limites de Montréal-Nord. La direction aurait craint d’attiser les tensions raciales, selon les sources du quotidien.

«La direction du SPVM insiste sur le fait qu’il n’y a pas de zone d’impunité à Montréal. Il faut que ce soit clair dans l’esprit des gens, a indiqué le sergent Laurent Gingras, des relations médias au SPVM. Le fait qu’une opération soit en cours ne veut pas dire que c’est le bon temps pour la commenter.»

De passage à l’hôtel de ville, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, s’est montré prudent: «J’ai pleinement confiance dans le profession­nalisme du Service de police de la Ville de Montréal, qui doit faire respecter les lois et assurer la sécurité des citoyens. Comment ils vont le faire sur leur territoire? Ça leur appartient.»

Quant au maire Denis Coderre, il a réitéré ne pas vouloir se mêler des décisions opérationn­elles. « Les opérations policières relèvent du SPVM. Le directeur Philippe Pichet a été très clair cette semaine: pas de zone de non-droit à Montréal-Nord», a-t-il indiqué sur son compte Twitter.

Tensions

Les relations sont tendues au sein du SPVM. Plus tôt cette semaine, la Fraternité des policiers avait dénoncé la décision de l’état-major d’ordonner aux policiers de ne pas intervenir alors que des individus saccageaie­nt le poste de police et des commerces dans Montréal-Nord le soir du 6 avril dernier.

Piqué au vif, le directeur du SPVM, Philippe Pichet, a nié qu’un tel ordre ait été donné aux policiers, affirmant plutôt que la stratégie visait à ce que les policiers soient moins visibles pour ne pas provoquer les casseurs. Il a aussi accusé le président de la Fraternité, Yves Francoeur, de tenir des propos irresponsa­bles.

Ces événements surviennen­t alors que des élections à la mairie de Montréal-Nord sont prévues le 24 avril. Le vote par anticipati­on se déroulera dimanche.

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