Cette paperasse qui rend fou
«On ne veut pas faire peur au monde, mais c’est assez épouvantable comme processus», déplore Maude Ménard-Dunn. L’information est difficile à obtenir et la paperasse à remplir, abondante. Premier problème: comprendre les documents du ministère de l’Immigration, et surtout savoir quels formulaires remplir (provincial et fédéral). Autre difficulté: la quantité d’informations précises exigées. La famille syrienne doit par exemple fournir toutes les adresses des endroits où elle a résidé, chose difficile dans un pays en guerre. Pour les «parrains» québécois, ce sont les emplois occupés, la durée, à quel taux horaire, etc. Et sur du papier à en-tête, s’il vous plaît! Il y a l’absurdité de certaines demandes, comme celle d’exiger des Syriens des photos étampées du logo de l’endroit où elles ont été prises — « Ce n’est pas comme chez Jean Coutu là-bas!» dit Maude, qui a réussi à boucler le dossier de parrainage en un mois et demi à peine. N’empêche, elle ne veut surtout pas démotiver ceux et celles qui voudraient se lancer dans l’aventure. Il existe des avocats en immigration qui travaillent pro bono pour la cause. « Et j’ai acquis tellement d’expérience que j’aide une autre famille qui veut faire comme nous!»