Le Devoir

Plein la vue

Le réalisateu­r d’Iron Man apporte action et majesté à son Livre de la jungle

- FRANÇOIS LÉVESQUE

LE LIVRE DE LA JUNGLE (V.F. THE JUNGLE BOOK)

Aventures de Jon Favreau. Avec Neel Sethi. États-Unis, 2016, 106 minutes.

Dans la jungle ombragée, un enfant court entre les arbres, ses pieds foulant à peine le sol humide jonché de feuilles. À ses trousses, une meute de loups… qui le dépasse sans l’attaquer. D’entre un entrelacs de branches et de lianes surgit soudain une panthère qui cloue le gamin au sol. Plutôt que de n’en faire qu’une bouchée, l’animal tance l’enfant en lui reprochant sa lenteur; Bagheera et Mowgli, le maître et l’élève. L’ouverture de cette plus récente version du Livre de la jungle est à l’image de ce qui suivra, à savoir du rythme et de la majesté.

On le précise d’office: cette production Disney est davantage une adaptation du dessin animé de 1967 que du roman de Rudyard Kipling. Cela joue à la fois en faveur et en défaveur du film, qui, malgré tout son panache visuel, n’en souffre pas moins d’une trame fort ténue. La morale, quant à elle, est aussi simple que noble : on doit accepter les différence­s et l’on peut soi-même être qui l’on veut.

Épousant pour l’essentiel le moule de la mouture animée, donc, le scénario de Justin Marks (scribe du futur Top Gun 2) est constitué d’une suite d’épisodes mettant chacun en vedette un animal, ami ou ennemi. Ainsi défilent, dans l’ordre, la panthère Bagheera, la louve Raksha qui a élevé Mowgli, le tigre borgne Shere Khan qui jure de le tuer, le python Kaa, l’ours Baloo qui adopte un temps Mowgli après que celui-ci eut fui, et enfin, le roi Louie, un orang-outan géant qui se la joue Marlon Brando dans Apocalypse Now.

Ce dernier tableau, qui se déroule dans un temple abandonné des plus évocateurs, est le plus faible. En cette rare occasion, l’action stagne avant que Louie se fende d’une chanson guère mémorable. Les périls encourus entre les anneaux de Kaa, dont le regard hypnotique et la voix soyeuse envoûtent le petit héros, constituen­t à l’inverse le temps fort du parcours de Mowgli.

Des effets crédibles

Créée au moyen d’effets visuels plus vrais que vrais, la jungle est tantôt magnifique, tantôt menaçante, toujours dense et luxuriante. Les animaux, dont on apprécie les textures hyperréali­stes et dont on perçoit le poids, la physicalit­é, sont tout aussi crédibles. Le film bénéficie en outre de l’expertise technique de Jon Favreau, réalisateu­r d’Iron Man mais aussi de Chef ainsi que de Zathura, autre production pour la famille, celle-là plus complexe et satisfaisa­nte.

En somme, Le livre de la jungle est un festin pour les yeux, mais sur le plan narratif, c’est plus frugal.

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BUENA VISTA Cette production Disney est davantage une adaptation du dessin animé de 1967 que du roman de Rudyard Kipling.

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